En hommage pour le cinquantenaire de la mort du grand poète et homme politique, 12 jours après le coup d'État de 1973 au Chili
ajout du jeudi 5 octobre 2023, où le prix Nobel de littérature vient d'être attribué à l'écrivain norvégien Jon Fosse : Pablo Neruda a eu ce prix Nobel en 1971
pour ne pas oublier alors que l'Histoire barbare est de nouveau en marche
Qu’on me laisse tranquille à présent
Qu'on s'habitue sans moi à présent
Je vais fermer les yeux
Et je ne veux que cinq choses,
cinq racines préférées
L'une est l'amour sans fin.
La seconde est de voir l'automne
Je ne peux être sans que les feuilles
volent et reviennent à la terre
La troisième est le grave hiver
La pluie que j'ai aimé, la caresse
Du feu dans le froid sylvestre
Quatrièmement l’été
rond comme une pastèque
La cinquième chose ce sont tes yeux
ma Mathilde bien aimée
je ne veux pas dormir sans tes yeux
je ne veux pas être sans que tu me regardes
je change le printemps
afin que tu continues à me regarder
Ami voilà ce que je veux
C'est presque rien et c'est presque tout
A présent si vous le désirez
J'ai tant vécu qu'un jour vous devrez m'oublier
inéluctablement
vous m'effacerez du tableau
mon cœur n'a pas de fin
Mais parce que je demande le silence
ne croyez pas que je vais mourir :
c’est tout le contraire qui m’arrive
il advint que je vais me vivre
Il advint que je suis et poursuis
Ne serait-ce donc pas qu'en moi poussent des céréales
d'abord les grains qui déchirent la terre
pour voir la lumière
mais la terre mère est obscure
et en moi je suis obscur
Je suis comme un puits
et poursuis seul à travers la campagne
Le fait est que j'ai tant vécu
que je veux vivre encore autant
je ne me suis jamais senti si vibrant
je n'ai jamais eu tant de baisers
A présent comme toujours il est tôt
La lumière vole avec ses abeilles
laissez-moi seul avec le jour
Je demande la permission de naître.
Pablo Neruda — Wikipédia (wikipedia.org) 12 juillet 1904 - 23 septembre 1973
Fadosi continue: Je demande le silence, de Pablo Neruda juillet 2017
Merci Jeanne, amitiés, jill
RépondreSupprimerMerci de me faire connaitre ce poème .
RépondreSupprimerMerci d'être passée chez moi, ce qui me permet de me souvenir que ça fait longtemps que je ne suis pas passée vu mes nombreuses escapades et ainsi découvrir ce magnifique poème.
RépondreSupprimerNon a mon avis on a pas le droit de tronquer un poète....Bon dimanche et semaine. Bisous
J'aime beaucoup ce poème, c'est du grand, très émouvant. Merci pour le partage. Bonne fin de journée. Bises.
RépondreSupprimerUn très beau poème , toujours d'actualité ; Le monde n'a guère changé depuis sa mort, hélas!
RépondreSupprimerBonne soirée