si vous souhaitez un ou des fils conducteurs, restons dans le domaine de la vision avec, la vue et la cécité, la lumière et l'obscurité.
J'éviterai "L’œil était dans la tombe et regardait Caïn" et sa terrible morale sous la plume de Victor Hugo ou Les célèbres Yeux d'Elsa sans lesquels le poète Eluard serait resté muet peut-être ...
Dernière minute
ce vendredi 5 octobre la France d'en haut rend un hommage national à Charles Aznavour qui est mort à presque 94 ans lundi dernier.
Beaucoup connaissent la chanson où il se mettait dans la tête d'un homosexuel. Beaucoup moins se souviennent qu'il a aussi écrit et chanté à la première personne de l'aveugle.
J'en mets la chanson en lien en fin de billet. J'en programme les paroles pour jeudi prochain en plus du poème que j'ai déjà choisi avant de découvrir lors de la rediffusion d'un entretien cette chanson où son entourage s'étonnait "mais tu ne vas pas chanter ça ?" et pourquoi pas, les odeurs remplacent la vue comme le toucher
"On dit de toi que tu es belle
Mes mains le savent et je les crois
J'aime l'odeur de tes aisselles
La soie de ta peau, de tes bras "
Charles Aznavour, Des ténèbres à la lumière, extrait
L'aveugle
Un aveugle au coin d'une borne,
Hagard comme au jour un hibou,
Sur son flageolet, d'un air morne,
Tâtonne en se trompant de trou,
Et joue un ancien vaudeville
Qu'il fausse imperturbablement ;
Son chien le conduit par la ville,
Spectre diurne à l’œil dormant.
Les jours sur lui passent sans luire ;
Sombre, il entend le monde obscur,
Et la vie invisible bruire
Comme un torrent derrière un mur !
Dieu sait quelles chimères noires
Hantent cet opaque cerveau !
Et quels illisibles grimoires
L'idée écrit en ce caveau !
Ainsi dans les puits de Venise,
Un prisonnier à demi fou,
Pendant sa nuit qui s'éternise,
Grave des mots avec un clou.
Mais peut-être aux heures funèbres,
Quand la mort souffle le flambeau,
L'âme habituée aux ténèbres
Y verra clair dans le tombeau !
Théophile Gautier, Recueil Emaux et Camées, 1852.
Théophile Gautier (1811-1872), poète, romancier et critique d'art français
Manet, Le joueur de fifre, 1866, musée d'Orsay |
Je pense que c'est pire que la surdité, être non voyant, tout imaginer dans sa tête, déambuler sans voir où l'on va, et vivre malgré tout… merci Jeanne, bises
RépondreSupprimerTriste poème mais avec une lueur d'espoir finale que J'aime bien. Je suis une visuelle et je ne peux imaginer ma vie sans voir. Le pire ce doit être pour ceux qui ont vu et ne voient plus. Beau jeudi.
RépondreSupprimerMagnifique poème de Théophile Gautier pour ce défi. Bravo Jeanne.
RépondreSupprimerBises et bon jeudi
Bonjour,
RépondreSupprimerC'est un beau poème !
Voici pour moi https://fleurdeflocons.wordpress.com/2018/10/04/jeudi-poesie-29/
Tu vois ? Un texte que j'aime beaucoup et qui correspond tout à fait au thème abordé.
Bonne journée !
Bonjour Jeanne,j'aime ton introduction qui fait allusion à l'oeil de Caïn et aux yeux d'Elsa mais qui laisse place à ce superbe poème truffé de métaphores et métaphysique ! Merci beaucoup, bisous.
RépondreSupprimerUn superbe poème de Théophile Gautier sur la cécité , un univers vraiment bien représenté
RépondreSupprimerBonne journée
Bises
Une interprétation triste de ton thème, pour des gens qui voient avec les oreilles et écoutent avec le cœur...
RépondreSupprimerUn très, très bon choix, Jeanne !
RépondreSupprimerBonne et douce soirée,
Bises♥
beau poème Jeanne j'avais aussi pensé à Baudelaire...que cherchent t ils au ciel tous ces aveugles !
RépondreSupprimerQuel beau poème, merci pour ce partage Jeanne
RépondreSupprimerque voient-ils dans leur tête ceux qui n'ont jamais vu ?
RépondreSupprimerTous les handicaps sont terribles et je ne sais dire celui qui est le moins difficile à supporter !
bises
Merci pour cette page... Je dois dire que j'ai toujours eu peur de ne plus pouvoir regarder.
RépondreSupprimerPourtant, puisque Beethoven a pu composer de magnifiques oeuvres en étant devenu sourd, que certains jouent de la musique sans voir, pourquoi aurais-je peur de perdre ne serait-ce qu'un de mes sens ?