En marge, quelques liens vers quelques uns de mes poèmes où j'évoque une idée de liberté :
Vivre ! (15 décembre 2016, au moment de la chute d'Alep) ; Ruptures (26 mai 2016, pour un peu d'humour) ; Cri (14 avril 2016, mis en ligne le 27 octobre 2017)
Nous avions, après un cours de français sur Rabelais de seconde qui nous avait bien plu, pris la liberté de faire des derniers vers notre devise et de l'afficher en calicot au dessus du tableau de notre classe. oui, à l'époque c'était les professeurs qui changeaient de classe et non les élèves, sauf pour les cours de physique et chimie qui nécessitaient du matériel spécial.
C'était en 1966 et notre initiative n'avait pas été du goût de notre professeur qui l'avait prise pour une impertinence. Je vous passe les détails sur les sanctions pour mater notre élan de liberté. Comme quoi le sens de l'humour et de l'ironie pourtant disséqué en littérature n'était pas partagé.
Avis aux lecteurs
Amis lecteurs, qui ce livre lisez,
Despouillez vous de toute affection;
Et, le lisant, ne vous scandalisez:
Il ne contient mal ne infection.
Vray est qu'icy peu de perfection
Vous apprendrez, si non en cas de rire;
Aultre argument ne peut mon cueur elire,
Voyant le dueil qui vous mine et consomme :
Mieulx est de ris que de larmes escripre,
Pour ce que ris* est le propre de l'homme.
Rabelais, Gargantua, 1534
*ris comprendre rire, même si Rabelais avait sans doute en arrière pensée un jeu de mots avec les ris de l'homme.
Bon, faut-il vraiment le traduire en français moderne ?
On y perdra les rimes et le sel ...
Amis lecteurs, qui ce livre lisez,
Despouillez vous de toute affection;
Et, le lisant, ne vous scandalisez:
Il ne contient mal ni infection.
Vrai est qu'ici peu de perfection
Vous apprendrez, si non en cas de rire;
Autre argument ne peut mon coeur élire,
Voyant le deuil qui vous mine et consumme :
Mieulx est de ris que de larmes écrire,
Pour ce que ris* est le propre de l'homme.
Ce n'est pas encore assez moderne ?
Pourtant même la première mouture a été bien modernisée :
J'ai choisi cette illustration de Gargantua en révolutionnaire des années 1790, pour, corpulence mise à part, le côté Don quichottesque que je lui trouve et pour faire hommage au film de Terry Gilliam qui a enfin pu sortir sur les écrans L'homme qui tua Don Quichotte, après des années de péripéties, mésaventures et catastrophes.
François Rabelais, 1483 ou 1494 - 1553, écrivain français de la Renaissance
Gargantua, deuxième roman de Rabelais après Pantagruel
Terry Gilliam, 1940 -, cinéaste
L'homme qui tua Don Quichotte, film de 2018
Don Quichotte, roman (1605 et 1615) de Cervantès, (écrivain espagnol, 1547 - 1616), le livre espagnol sans doute le plus célèbre mondialement
Même la première version est compréhensible et pourquoi moderniser. je la trouve même assez moderne en soi. Bon jeudi.
RépondreSupprimerJoli rappel de cet avis aux lecteurs de Rabelais. Merci Jeanne.
RépondreSupprimerBises et bon jeudi
Merci !
RépondreSupprimerJe n'ai pas encore vu le film, mais ça ne saurait tarder.
Bisous et douce journée.
Ah ! Moi, je trouve que la version originale est bien compéhensible !Bonne poursuite de ce jeudi Jeanne ! Bises♥
RépondreSupprimertu me donnes envie de lire Rabelais ; bises et bonne soirée.
RépondreSupprimerBonsoir,
RépondreSupprimerMerci pour ce poème de Rabelais ainsi que pour les liens j'aime.
Bonne soirée !