petit rappel, je suis dans l'impossibilité à cause d'un bug de déposer des commentaires sur les blogs de Blogger. Vous m'en voyez désolée.
Sur l'image 31 proposée le 16 juillet par An' Maï pour ses défis Une image des mots (changement d'hébergeur)
Vu que le 16 juillet et les jours , j'avais d'autres préoccupations et occupations, certaines plus heureuses que d'autres, je n'ai ouvert mon ordi que pour relever mes mels. J'ai donc zappé, entre autres, la mise en ligne de l'image 31.
Et comme nous étions le 23 déjà, au soir, j'ai éteint en me disant peut-être l'inspiration me viendra-t-elle demain. Et puis la matinée du 24 a passé. Et ma sieste s'est prolongée d'une farniente en écoutant à la radio l'histoire terrible de Dona Isabel la survivante de l'Amazonie puis un épisode des résistantes face à l'Histoire série relatant de façon étayée la traversée de cette époque tragique de cinq femmes exemplaires (Geneviève de Gaulle, Mila Racine, Lucie Aubrac, Simonne Mathieu et Renée Devally).
Alors la paresse m'a fait requérir "nouveau-né" à la recherche de mes anciens écrits.
Je n'ai pas été déçue ! Plutôt l'embarras du choix que la page blanche.
J'ai finalement privilégié celui-ci (le dernier titre que je lui ai donné parle de lui-même)
mon autre participation : Fadosi continue: Pour l'image 31 de An'Maï (2) : nouveau-né mode d'emploi
Devenir, un poème de mon cru et jamais trop recuit
Humaine, rien qu'humaine
Enfant de quelque part, enfant de nulle partD'ici et de partout, d'un hameau, d'une maisonD'une région, d'une nation parmi près de deux centsSur l'infime poussière d'un brumeux univers.Enfant né de l'union d'une femme et d'un hommeDans leurs corps généreux d'un amour véritable,Tu es un pont reliant les futurs au passéA moins que ce ne soit les passés au futur.Enfant de rien, enfant de tous,Enfant de tout, enfant du ventDe la pluie, du soleil, de la nuit, de la vie.Différent et semblable, tu te crois donc l'uniqueSic six autres milliards* d'humains à l'identique.
Tu es la recombinaison toujours recommencéeDe milliards de cellules, d'atomes, de photonsCes milliards de milliards d'ondes qui te recréentEt des grains de lumière qui fondent ton image,Qui te sont inconnus, étrangers ou masqués,Et pourtant familiers dans tes plis mémoriauxEffleurant dans tes rêves et dans tes émotions,Arrivant incongrus de la nuit de nos temps,Allant vers l'autre fin des horizons lointains,Fin certes provisoire comme la porte ferméePar l'huis clos et borné toujours reverrouilléDe l'humaine tant humaine arrogante ignorance.Comme Socrate et Spinoza, Galilée ou ManiOu Giordano Bruno sages inécoutés,Ces sages conspués ou bannis ou tuésAu nom de certitudes dérisoires, éphémères.
Enfant tu es surtout, enfant tu es seulementL'humain que tu deviens constant et volatile.Ces milliards de milliards de recombinaisonsTe déterminent ainsi, à l'instant et demainEn apparence Même et pourtant déjà Autre.Leur multitude mime au détour du conscientL'aléa du hasard ou la nécessitéLa prédestination de tant de religionsOu l'illusion féconde de la libertéHumble humain re-naissant de l'enfant re-crééIl n'est pas d'autre choix que ce chemin suiviDans un passé fini qui t'échappe à jamais.Le comprendre en effet peut éclairer la routeL'assumer, un combat redoutable sans douteEt pourtant prometteur d'un fardeau moins pesantPour regarder, sans plus se retourner, devantDebout digne et serein comme lavé à grands seauxDe tous ces vains chagrins, de ces mauvais procèsAssombrissant ta vie et taclant ta santéEt ce qui te relie aux autres en nourrissantTon nectar, ton suc, ta substance de vie.Vas, vis, respire, aime et enfin partageLa liberté fondamentale de l'évidence,Dans cette immensité de l'espace et du tempsTa plus proche compagne, ton ami exigeantL'alliée infaillible de ton humanitéQui loin de t'isoler te relie aux vivants :Essentielle et féconde, infinie Solitude.
©Jeanne Fadosi, version du 23 février 2007
* En 2024, la population mondiale est de 8,1 milliards
Dédicace écrite également à l'époque
Je dédie ce poème à tous ceux que j'aime, à tous ceux qui s'aiment, à tous ceux qui attendent une parcelle de gentillesse, aux enfants de Don Quichotte, à l'inconnu qui a souri, au malade qui s'oublie, à celui qui a faim, à celui qui a mal, à celui qui rayonne et qui par son action, fait reculer l'injustice et la cruauté, bataille toujours recommencée.
Je pourrais aussi, si j'osais, le dédier à Aimé Césaire, qui a quitté cette vie le 17 avril 2008 à l'âge vénérable de 94 ans et qu'un adulte lucide et généreux m'a fait découvrir dans la foulée de ma lecture de « La case de l'oncle Tom » (ne riez pas, j'avais 9 ans) et à qui je dois avec d'autres auteurs, d'avoir pressenti, dans l'humain, l'universel, à travers son essentielle singularité et ses racines locales, sans peur et sans rejet de l'autre, sans haine, mais pas sans colère ou révolte.
Je pourrais aussi le dédier en toute humilité maintenant à Joséphine Baker, dont le Panthéon a accueilli son cénotaphe en 2021.
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J'aurais pu choisir Fadosi continue: Fenêtres sur la vie, de Jeanne Fadosi, ce poème achevé le dimanche de Pâques 12 avril 2009 et que j'avais mis en ligne le 15 avril pour le jeu d'écriture Les parchemins de Bigornette.
Le thème avait conduit mon esprit vers l'un de mes tous premiers billets, alors que je faisais mes premiers pas de blogueuse débutante : Naître au monde - Fa Do Si (over-blog.com), un billet sans prétention dont la fréquentation m'avait étonnée avant que je ne comprenne qu'il coïncidait avec la mobilisation exemplaire du personnel de la maternité de Carhaix en 2008, qui avait abouti à la survie de l'établissement et a donné lieu à un film sorti en 2012 Bowling, le film sur la lutte des Carhaisiens pour leur maternité sort aujourd'hui (francetvinfo.fr) Carhaix, il est vrai est une ville de Bretagne bien connue pour son Festival des Vieilles Charrues.
Ce n'était pas la première maternité menacée de fermeture, en 1972, il y en avait un peu moins de 1800, soit une vingtaine par département en moyenne. Pendant les vingt premières années du XXIe siècle encore un tiers (33%) ont été fermées et en 2021 il en restait 456, soit moins de 5 par département et beaucoup moins en réalité si l'on ne tient pas compte des départements (urbains et densément peuplés) les mieux dotés du territoire.
INFOGRAPHIES. La fermeture des petites maternités, un phénomène qui dure en France (francetvinfo.fr)
Depuis 2022, ce mouvement s'intensifie à nouveau et quelle n'est pas m'a surprise de trouver ces articles alors que je cherchais des infos sur 2008 ? :
D'autres liens vers mes anciens écrits de blog dans un autre billet en marge de celui-ci. Je n'ai déjà que trop abusé de votre temps.
Superbe réédition Jeanne, bravo.
RépondreSupprimerBises et bon mercredi - Zaza
Ah une naissance, Jeanne, enfant et même du monde animal, ça doit rester sacré, amitiés, JB
RépondreSupprimerMerci Jeanne pour ce partage à la fois poétique et disons sociétal où tu nous fais passer de la naissance et du devenir d'un enfant, à la fois si semblable à des milliards d'autres et si unique , à ces lieux où il est censé naître en toute sécurité et dont beaucoup trop ferment ou sont menacés de fermeture .
RépondreSupprimerBises amicales
Excellente réédition qui relève merveilleusement le défi, Jeanne ! Bises
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