La photo de Susi S a pris son temps sur la Toile pour se dévoiler. C'est le premier écho qui a surgi dans ma tête comme une rengaine neuronale.
Avec en prime dans la mémoire de mon oreille la voix de Gérard Philippe, excusez du peu.
Portant nul souvenir des autres vers de ce poème, ni même du titre. Juste le nom de son auteur et en filigrane l'épisode biblique résumé jusqu'à la caricature pour les petits enfants dans mon premier livre de catéchisme, "La petite histoire sainte" que j'ai appris comme on apprend un livre d'histoires ou de légendes.
Nulle trace dans mon souvenir du poème de Victor Hugo pourtant écouté sur un phonographe.
Juste cette morale que la conscience poursuit le criminel jusque dans la tombe.
"L'oeil était dans la tombe et regardait Caïn"
Morale abstraite pour une petite fille (trop) sage ayant si peu de choses à se reprocher.
Morale concrète qui l'autorisait à dénoncer à haute voix ce qui la révoltait déjà.
L'injustice, la guerre, la pauvreté, le mépris des autres ...
Avec les mots de quelques autres qu'elle retrouvait dans leurs chansons ou leurs poèmes, certaines interdites d'antenne, Brassens, Vian, Brel, Béart, Eluard, Prévert, Aragon.
L'eau vive, le déserteur, le banquet (Le diable),
Guide pour vivre en harmonie avec ses convictions, au prix quelquefois d'une petite désobéissance.
"L’œil était dans la tombe et regardait Caïn"
Et cet arbre pleureEt les hommes se déchaînent
sur l'humanité abstraite
jusqu'à l'inconscience
et les arbres désespèrent
L’œil végétal
aurait-il tout avalé
Pour le dernier arbre ?
©Jeanne Fadosi, dimanche 13 août 2017
sur une image de Susi S proposée pour l'Herbier de poésie
Susi S The beauty of wood |
Quand le dernier arbre
aura été abattu
Quand la dernière rivière
aura été empoisonnée
Quand le dernier poisson
aura été pêché
Alors on saura que l'argent
ne se mange pas
Proverbe amérindien
attribué souvent à Go Khla Ye dit Géronimo
Ah l'oeil de la tombe Jeanne et ce proverbe amérindien que je lus un jour chez Adamante dans sa marge... Cette partie d'arbre amputé d'une branche il y a belle lurette aurait pu aussi rappeler la préhistoire et l'un de ses montres, mais les hommes ne le sont-ils pas aussi, trop souvent... merci, JB
RépondreSupprimerAh cet œil Jeanne, gamine si je faisais une bêtise j'y pensais à cet œil qui voit tout, ce proverbe amérindien je l'ai lu un jour dans la marge chez Adamante, eh oui l'argent ne fait pas tous nos bonheurs !!! Cet arbre avec son amputation me fait remonter à la préhistoire, ses monstres, mais l'homme ne l'est-il pas aussi, trop souvent ma foi envers les autres et la nature... merci, jill
RépondreSupprimerDit ce matin, quelque part sur la toile je te l'envoie
RépondreSupprimerTu parles souvent aux arbres
Qui souffrent comme les humains
Mais qui résistent
Parfois ils meurent
Quelque chose de leurs racines
Reste enfoui dans la terre
Au travers de leur écorce
Ils ont gardé ta trace
Tu sais recevoir leur influx
Et plus loin, plus haut
Plus fort
Leur ombre légère transmutée
Perpétuera cet amour blessé
Les plaintes qui montent en nous
Comme des chants de vie
Bises Jeanne
Ton poème à toi me touche énormément...
RépondreSupprimerMerci, Jeanne.