petit rappel, je suis dans l'impossibilité à cause d'un bug de déposer des commentaires sur les blogs de Blogger. Vous m'en voyez désolée.
Pour cette quinzaine, Jil et Dômi m'ont dit que le déficroq 304 serait animé par Rose sur le thème de l'art. Je ne vois ce mardi rien venir mais Dômi a donné à Rose jusqu'à mercredi pour afficher les consignes du défi.
Et avec l'envie de garder un fil poétique avec ce rendez-vous des CROQUEURS DE MOTS qui est revenu sans ses jeudis ... et pour surfer sur la vague du Printemps des Poètes, je réédite mon billet du jeudi 15 juin 2017 et ces extraits de Boileau que je dédiais à Henri de Margaux, un fidèle parmi les fidèles croqueurs de mots qui savait si bien et avec modestie dire tant en alexandrins et qui venait de "tirer sa révérence" remerciements -
De cette magnifique leçon aux rimeurs et poètes et plus généralement à celles et ceux qui se veulent créateurs, il me reste ces deux vers (voire le deuxième) érigés en maxime :
"Hâtez-vous lentement, et, sans perdre courage,
Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage"
où l'on oublie promptement les deux suivants
"Polissez-le sans cesse et le repolissez ;
Ajoutez quelquefois, et souvent effacez."
Il est certains esprits...[...]Il est certains esprits dont les sombres penséesSont d'un nuage épais toujours embarrassées ;Le jour de la raison ne le saurait percer.Avant donc que d'écrire, apprenez à penser.Selon que notre idée est plus ou moins obscure,L'expression la suit, ou moins nette, ou plus pure.Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement,Et les mots pour le dire arrivent aisément.Surtout qu'en vos écrits la langue révéréeDans vos plus grands excès vous soit toujours sacrée.En vain, vous me frappez d'un son mélodieux,Si le terme est impropre ou le tour vicieux :Mon esprit n'admet point un pompeux barbarisme,Ni d'un vers ampoulé l'orgueilleux solécisme.Sans la langue, en un mot, l'auteur le plus divinEst toujours, quoi qu'il fasse, un méchant écrivain.Travaillez à loisir, quelque ordre qui vous presse,Et ne vous piquez point d'une folle vitesse :Un style si rapide, et qui court en rimant,Marque moins trop d'esprit que peu de jugement.J'aime mieux un ruisseau qui, sur la molle arène,Dans un pré plein de fleurs lentement se promène,Qu'un torrent débordé qui, d'un cours orageux,Roule, plein de gravier, sur un terrain fangeux.Hâtez-vous lentement, et, sans perdre courage,Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage :Polissez-le sans cesse et le repolissez ;Ajoutez quelquefois, et souvent effacez. [...]Nicolas BOILEAU, Recueil : L'art poétique, 1669 - 1674
(Chant I), extrait
Nicolas Boileau, L'Art poétique, Chant I sur wikisource
Nicolas Boileau, 1636 - 1711, poète écrivain et critique français
Souvent c'est l'extrait que les florilèges et les manuels donnent à découvrir ou commenter. C'est se priver d'une lecture en son entier qui vaut l'effort de prendre le temps et la réflexion. Laissez-moi au moins vous proposer encore les vers suivants
C’est peu qu’en un ouvrage où les fautes fourmillent,Des traits d’esprit semés de temps en temps pétillent.Il faut que chaque chose y soit mise en son lieu ;Que le début, la fin répondent au milieu ;Que d’un art délicat les pièces assortiesN’y forment qu’un seul tout de diverses parties,Que jamais du sujet le discours s’écartantN’aille chercher trop loin quelque mot éclatant.Craignez- vous pour vos vers la censure publique ?Soyez-vous à vous-même un sévère critique.L’ignorance toujours est prête à s’admirer.Faites-vous des amis prompts à vous censurer ;Qu’ils soient de vos écrits les confidens sincères,Et de tous vos défauts les zélés adversaires.Dépouillez devant eux l’arrogance d’auteur ;Mais sachez de l’ami discerner le flatteur.[...]
Boileau.... eh oui le 20 fois sur le métier..... connu, plus que le reste ! Merci Jeanne, depuis nous savons ce que Rose nous propose.... bises jill
RépondreSupprimerMerci pour ce beau partage. C'est tout â fait cela la poésie et aussi la prose. Bises
RépondreSupprimerCoucou Jeanne,
RépondreSupprimerMerci d'avoir remis Nicolas Boileau à l'honneur ce matin, ce qui m'a donné beaucoup de plaisirs à relire ce matin.
Les consignes des croqueurs de mots ont été communiquées par Rose et le sujet est ardu.
« Le rôle de l'art dans la société : est-il encore pertinent aujourd'hui pour vous.
L'art comme moteur économique et culturel
Et vivre avec son temps
Évolution technologique et art numérique. »
Bises et bon jeudi - Zaza