Chaque jour je n'oublie pas Anne-Sophie et ses compagnes d'infortune

145 en 2010 ; 122 en 2011 ; 148 en 2012 ; 121 en 2013 ; 118 en 2014 ; 122 en 2015, 123 en 2016, encore 123 en 2017, 121 en 2018 ? 101 femmes depuis le 1e janvier 2019 en France (2 septembre 2019) , soit une femme tous les deux jours ! accélération ou meilleure visibilité ?

(clic sur le lien pour comprendre ... un peu)

vendredi 3 décembre 2021

Défi n°257 : La lettre de Faustine suivie de mots tendres entre lune et dune

Pour ce défi 257 des CROQUEURS DE MOTS de ce lundi 29 novembre, c’est Durgalola qui prend la barre ;

elle nous propose de regarder cette toile et de nous en inspirer pour écrire un texte.

Elle se nomme chassé-croisé. Vous pouvez vous inspirer de la totalité

ou de la partie droite ou gauche du tableau.

Ce peut être en relation directe avec le tableau ou simplement ce que cela invoque pour vous.

Pour ce mois de décembre il n’y aura pas de jeudi poésie 

REBECCA BRODSKIS, chassé-croisé

Je n'ai guère l'esprit à écrire cette semaine mais j'ai fouillé dans les écrits faits il y a une dizaine d'années autour des chiens.

 C'était en 2010 déjà, les prénoms du mercredi me servaient de prétexte à des jeux d'écriture dont cette lettre imaginaire mettant en scène six adorables chiots dont j'avais eu à m'occuper, croisés d'un chien et d'une chienne eux-mêmes croisés.

Je sais bien que je suis à côté du sujet et je vous demande toute votre indulgence.

Jeanne a trouvé quelqu'un capable de lui traduire la lettre de Faustine, elle a même réussi à éditer les images qui l'accompagnaient.


à Dame Mélusine
Troisième rocher à partir de la lisière
Sous le mur en ruines
Lusignan dans la Vienne, France, Europe, Monde,
huitième univers dans la dix-septième voie lactée

Ma très chère marraine,

comme promis, je t'envoie cette missive que tu m'as demandée pour témoigner de ma nouvelle vie terrestre. Ce n'est pas pour toi qui sais tout de tes protégés, car tu as, comme toutes les fées de ton rang, le don d'ubiquité. Tu le sais donc, j'ai une vie de chien* et au jour où je t'écris, je n'ai toujours pas compris pourquoi celle-ci a une si mauvaise réputation.

Tu m'a demandé de te relater par le menu cette vie qui portera témoignage, dans un futur lointain, d'une époque et de mœurs bien étranges à qui découvrira mon récit et sera capable de le lire. Et c'est une excellente idée car les chiens domestiques et les humains sont des animaux aux idées surprenantes. Les hommes en savent bien moins que nous et leurs chiens font comme si c'était le contraire ! 

J'ai trouvé un support presque idéal pour le journal de nos premières semaines. La pierre sage a accepté d'en être le réceptacle . Elle peut être lue ou entendue, au choix à des moments précis, quand l'ombre et la lumière se conjuguent pour souligner ses états d'âme. Le reste du temps, elle fait semblant d'être impassible à ce qui se passe autour d'elle. Pour la suite, mon maître va m'emmener dès demain et me confier à mes nouveaux maîtres. J'espère trouver un nouveau support assez pérenne, mais dans les villes, rien n'est inaltérable. Je pars avec appréhension et nostalgie mais je suis en même temps curieuse de ce qui m'attend.

Il y a presque un mois que je ne goutte plus au nectar de ma maman chienne.

Les croquettes servies à la place ne sont pas désagréables, mais je sens confusément qu'on ne les trouve pas ainsi dans la nature.
Chaque fois que je sors dehors, j'ai envie de me régaler des plantes qui nous entourent. Chaque fois c'est la même chose, je me fais copieusement houspiller !
J'ai une particulière délectation pour la menthe et la lavande. Le romarin aussi qui nous faisait un arbre merveilleux lors de la canicule. Je ne sais pas pourquoi il a rétréci avec le temps.

Ma première enfance s'achève auprès de ma mère et mon père de sang. Mes frères et sœurs sont partis les uns après les autres, laissant à chaque fois un vide, mais j'ai aussi bien apprécié la liberté d'être la dernière à profiter du soleil de fin d'été dans le petit enclos ombragé.

Je voudrais te recommander de prendre soin de notre maîtresse chérie, debout dès le matin pour nous et jusqu'au soir. Elle s'est bien énervée quelquefois, surtout quand nous inventions de nouveaux jeux qu'elle appelle des bêtises ou quand nous essayions en cœur toute la palette du parler chien. Je l'ai observée, dévouée quoique râleuse, émouvante, si fragile, si fatiguée, ne laissant rien paraître, si triste souvent aussi. Mais cela aussi, tu sais pourquoi.

N'oublie pas de remercier de ma part mon parrain Merlin, qui était Diabletin dans sa vie de chien. Son petit maître a bien grandi mais il connait des galères dans sa vie. Nous ne l'avons pas vu beaucoup cet été.
C'est grâce à ton enchanteur que j'ai choisi Faustine comme mon petit nom secret. Je ne sais pas encore s'il a bien fait de nous envoyer la merlette Césarie et sa nichée pour veiller sur nos premiers jours. Ils ont été dérangés au solstice de juin et ont dû nous laisser à notre sort. Heureusement que Jeanne est restée vaillante.

Pauvre Merlin, prisonnier des anneaux de la fée Viviane. Quelle étourdie à vouloir ainsi jouer à l'apprentie sorcière !

C'est du moins ce que croient nombre d'humains crédules. d'autres pensent même que de tels nœuds n'existent pas dans le monde matériel. Mais nous, chiens éphémères, qui avons connaissance d'une infinité d'autres vérités relatives ...
Jeanne Fadosi, 29 novembre 2010
(à suivre ...)

- Ce sera quoi ma nouvelle vie ? Tu le sais, toi ?
- En tous cas si tu veux un conseil, ne te retournes surtout pas !


Ce qui suit peut vous paraître déjanté, c'est le but surréaliste, ce serait trop d'honneur, ou même flirtant avec la pataphysique (ouille les chevilles ...)
Tout s'éclaire à la lecture de cette histoire vraie qui a nourri mon inspiration :Epitaphe aux chats : III à Gribouille, écrit et mis en ligne à l'époque pour les parchemins de Bigornette.

Tendresse animale

Ne pas oublier dans la nuit
Qu'avec l'usure du temps s'enfuit
Son cortège de malentendus.

Au cœur de l'hiver morne et nu,
Songer à se couvrir le corps
Pour arpenter l'immense domaine
De tout amour et toute haine.

Une brassée de vieux bois mort
Pour l'entretien du feu qui dort ;
Le blé lèvera de la graine
Dans l'ocre rouge de la plaine.

A l'ombre du ciel bas qu'implore
Un chien qui aboie de la lune,
Le chat ne quitte plus sa dune.
Jeanne Fadosi, vendredi 6 janvier 2012

(interception d'une lettre-poème de Gribouille à Louchka ou réciproquement)





8 commentaires:

  1. Oui c'est hors sujet mais c'est très agréable à lire. J'ai beaucoup aimé même si je n'aime pas les chiens. Merci beaucoup. Bisous

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  2. De belles rediffusions Jeanne.
    Cela sert de conserver des archives.
    Prends soin de toi.
    Bises et bon dimanche - Zaza

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  3. Je me souviens de la chienne de ton fils laissée à tes bons soins et de sa portée... qu'il a fallu placer ,-) une triste et belle histoire ! Bises

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  4. Bonjour Jeanne, magnifique ce que tu offres pour relever le défi.
    Bon lundi et bonne semaine,
    Bises♥

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  5. ce tableau étrange pouvait bien inspirer une histoire de chiens.
    ces deux là étaient bien présents sur le tableau ; notre petite chienne vient d'on ne sait pas où et a du s'adapter aux croquettes qu'elle ne connaissait pas.
    Bises et encore merci.

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  6. Comme tu dois t'en douter j'ai beaucoup aimé ta participation du jour .
    Superbes les photos
    Bonne journée jeanne
    Bises

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  7. Je soupçonne les gens qui n’aiment pas les chiens, mais je fais confiance à un chien quand il n’aime pas une personne.
    Bill Murray

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  8. Une belle lettre émouvante de Faustine. Je crois que les chiens ressentent beaucoup de choses ;ils sont tellement attachants ... Bonne soirée

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