Défi n°139 des CROQUEURS DE MOTS proposé par enriqueta sous le signe des résistances, avec pour ce 2e jeudi en poésie la suggestion de partir d'une citation d'un résistant.
J'ai choisi jeudi dernier le poème d'Aragon en hommage aux Résistants fusillés et juste après la mort de Jean Moulin qui était alors le chef de la Résistance.
Ce jeudi, je fais un pas de côté pour décliner, avec Jean de La Fontaine, d'autres formes de résistances aux vents contraires
Et un bonus dont j'ai eu l'idée dans la nuit de mercredi à jeudi alors que je tentais de résister à l'insomnie par la lecture dans l'article suivant
Les vents me sont moins qu'à vous redoutables.Je plie, et ne romps pas.Jean de La Fontaine, Le chêne et le roseau
Le Chêne et le Roseau
Le Chêne un jour dit au Roseau :
"Vous avez bien sujet d'accuser la Nature ;
Un Roitelet pour vous est un pesant fardeau.
Le moindre vent, qui d'aventure
Fait rider la face de l'eau,
Vous oblige à baisser la tête :
Cependant que mon front, au Caucase pareil,
Non content d'arrêter les rayons du soleil,
Brave l'effort de la tempête.
Tout vous est Aquilon, tout me semble Zéphyr.
Encor si vous naissiez à l'abri du feuillage
Dont je couvre le voisinage,
Vous n'auriez pas tant à souffrir :
Je vous défendrais de l'orage ;
Mais vous naissez le plus souvent
Sur les humides bords des Royaumes du vent.
La nature envers vous me semble bien injuste.
- Votre compassion, lui répondit l'Arbuste,
Part d'un bon naturel ; mais quittez ce souci.
Les vents me sont moins qu'à vous redoutables.
Je plie, et ne romps pas. Vous avez jusqu'ici
Contre leurs coups épouvantables
Résisté sans courber le dos ;
Mais attendons la fin. "Comme il disait ces mots,
Du bout de l'horizon accourt avec furie
Le plus terrible des enfants
Que le Nord eût portés jusque-là dans ses flancs.
L'Arbre tient bon ; le Roseau plie.
Le vent redouble ses efforts,
Et fait si bien qu'il déracine
Celui de qui la tête au Ciel était voisine
Et dont les pieds touchaient à l'Empire des Morts.
Le Chêne un jour dit au Roseau :
"Vous avez bien sujet d'accuser la Nature ;
Un Roitelet pour vous est un pesant fardeau.
Le moindre vent, qui d'aventure
Fait rider la face de l'eau,
Vous oblige à baisser la tête :
Cependant que mon front, au Caucase pareil,
Non content d'arrêter les rayons du soleil,
Brave l'effort de la tempête.
Tout vous est Aquilon, tout me semble Zéphyr.
Encor si vous naissiez à l'abri du feuillage
Dont je couvre le voisinage,
Vous n'auriez pas tant à souffrir :
Je vous défendrais de l'orage ;
Mais vous naissez le plus souvent
Sur les humides bords des Royaumes du vent.
La nature envers vous me semble bien injuste.
- Votre compassion, lui répondit l'Arbuste,
Part d'un bon naturel ; mais quittez ce souci.
Les vents me sont moins qu'à vous redoutables.
Je plie, et ne romps pas. Vous avez jusqu'ici
Contre leurs coups épouvantables
Résisté sans courber le dos ;
Mais attendons la fin. "Comme il disait ces mots,
Du bout de l'horizon accourt avec furie
Le plus terrible des enfants
Que le Nord eût portés jusque-là dans ses flancs.
L'Arbre tient bon ; le Roseau plie.
Le vent redouble ses efforts,
Et fait si bien qu'il déracine
Celui de qui la tête au Ciel était voisine
Et dont les pieds touchaient à l'Empire des Morts.
Jean de La Fontaine, Fables, Livre I, XXII, 1668
Jean de La Fontaine, 1621 - 1695, poète français
Jean Moulin, 1899 - 8 juillet 1943, haut fonctionnaire et résistant français
résister, définitions du wiktionnaire
résistance : définitions du wiktionnaire
C'est bien aussi une forme de résistance...
RépondreSupprimerComment ne pas te suivre dans l'illustration du thème avec ce beau poème!
RépondreSupprimerCoucou !
RépondreSupprimerDe bons choix...
Merci d'être passée chez moi.
A bientôt
Béa kimcat
Sourire... tu ne sais pas, mais c'est une fable que j'aime mais que j'ai eu bien du mal à apprendre quand j'étais enfant. :)
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