La chaleur et la sécheresse qui se prolongent me renvoient à l'été 1976.
N'en déplaisent aux commentateurs de tous poils ("sachants", "journaleux", "politicards", "djeuns", "vieux amnésiques") ce fut dans certaines régions françaises, pas toutes, un été terrible et terriblement inquiétant. Et déjà la conséquence d'un dérèglement qui s'annonçait. Les régions les plus touchées étaient, de la Bretagne à la Lorraine, celles qui étaient le plus à la pointe du remembrement agricole et de son cortège de haies et de chemins creux supprimés pour de grandes parcelles sans arbres.
Me permettrez-vous ce résumé de mon été brûlant de 1976 en haïkus ?
Un été brûlant
commencé dès la fin mai
tristesse dans nos cœurs
Epreuve de philo
salle d'examen en sous-sol
étages rôtissoires
Des potaches en sueur
Trois candidats dans les pommes
pas la cause du stress
Ballet des camions
ballots de paille empilés
sur les routes de France
Tristesse au jardin
notre source s'est tarie
tous légumes en berne
Fraîcheur intérieure
la maison aux murs épais
fait un cocon tendre.
Juillet alsacien
les mirabelles en avance
pansement d'amitié
Vacances Périgord
de la pluie un jour sur deux
le monde à l'envers
Retour en Mayenne
dans les prés le sol est nu
désert minéral
Aux premières pluies
quelques feuilles timidement
font des points verdure
Quelques jours plus tôt
on pensait la terre stérile
pour l'éternité.
Déjà la rentrée
profiter de l'heure d'été
pour aller aux cèpes.
A mon père, décédé aux premiers jours de la canicule début juin, juste avant les écrits du baccalauréat 1976 et qui a ainsi échappé à la vision de désolation de son jardin.
Un merci chaleureux à mes collègues et amis qui m'ont entourée chaleureusement en cette période si étrange où j'ai vaqué à mes tâches, comme si, malgré ...
A défaut d'avoir trouvé ceux de l'académie de Nantes,
Oh ! Oui, certainement, Jeanne !!! Merci du rappel de cet été 1976, bien triste période pour toi, hélas !!!
RépondreSupprimerTes haïkus en sont superbes !!!
Bonne fin de semaine,
Bises♥
merci Colette
SupprimerTon témoignage est fort, au moins on ne peut pas douter. En 1976, je passais mon 1er été à Montpellier, où j'étais arrivée avec mon mari en septembre 1975. Heureusement, travaillant dans le centre de la ville, dans des bureaux aux murs très épais, pas besoin de ventilateurs ni de clim, nous étions au frais. Il y avait d'ailleurs une salle, celle du photocopieur, qu'on appelait la chapelle, car c'était vraiment une chapelle ancienne, du temps de la fin du Moyen Age. C'est pour dire que l'on était très bien. Quand je sortais le soir vers 18 h du bureau, j'avais l'impression d'entrer dans un four tellement la ville était brûlante. Merci pour ton témoignage et bonne fin de dimanche. Bises.
RépondreSupprimerJe ne me rappelais pas de cette année de canicule
RépondreSupprimerJe ne me souviens pas de cette année de canicule
RépondreSupprimerTout dépend de la région où tu étais : certaines ont été complètement épargnées
SupprimerBonjour Jeanne, il est vrai que l'été 1976 fut particulièrement rude d'après ce que j'ai lu et ce que l'on m'a raconté. Tout comme l'été 2003 et cette situation inédite nous interpelle. Ainsi vous en parlez avec justesse et poésie, çà me séduit de voir "Un été brûlant de 1976" ainsi porté par les mots.
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