Chaque jour je n'oublie pas Anne-Sophie et ses compagnes d'infortune

145 en 2010 ; 122 en 2011 ; 148 en 2012 ; 121 en 2013 ; 118 en 2014 ; 122 en 2015, 123 en 2016, encore 123 en 2017, 121 en 2018 ? 101 femmes depuis le 1e janvier 2019 en France (2 septembre 2019) , soit une femme tous les deux jours ! accélération ou meilleure visibilité ?

(clic sur le lien pour comprendre ... un peu)

dimanche 24 juillet 2022

Abécédaire du monde d'après : P comme photo et comme paradoxe

J'aurais pu choisir père, paternité, parents.

Paradoxe car en même temps que la prise de conscience de la dégradation accélérée de tout ce qui est vivant et pas seulement sur notre unique planète, il y a un engouement pour la nature et surtout pour la filmer et la photographier. Cliquer avant de regarder grâce aux apn de nos mobiles ou de nos tablettes, cliquer sans même regarder à l'œil nu. Paradoxe car cet engouement mène par l'excès de visites à mettre en danger même des lieux jusqu'ici semblant privilégiés.

Je photographie de moins en moins, gêne de vue, instabilité du geste tremblé, volonté de voir et d'observer sans autre contrainte.

Paradoxe parce que les photos permettent de mettre en conserve des instantanés et de les faire circuler pour faire savoir.

Et parce que la pratique de la photo est intrusive, destructrice trop souvent, trompeuse aussi dès qu'il y a bidouille ...

DERRIERE L'IMAGE. Incendies en Gironde : un chevreuil mort sur la plage de Biscarrosse, symbole d'une faune sauvage décimée par le feu (francetvinfo.fr)

Cette photo-là témoigne des incendies récents en Gironde et à ma connaissance n'a pas tant ému que ça. Il est vrai que le temps est déjà lointain (7 ans) où le monde entier s'émouvait de celle du petit Aylan.

Les noyés de la Méditerranée et maintenant de la Manche ne sont le plus souvent que des nombres !

J'en pleure !

Mon rêve d'adolescente était d'être photographe animalier. Pas seulement pour la beauté des photos de mes livres sur les oiseaux ou les insectes ou des somptueux documentaires du Commandant Cousteau ... Dans les années 1960, j'avais déjà conscience de la fragilité du "règne animal" et de leur habitat "naturel". J'avais lu Le livre de la Jungle de Rudyard Kipling, Le lion, de Joseph Kessel, Les bêtes qu'on appelle sauvages de André Demaison dans la collection Rouge et Or, un livre sur les insectes ...

Je déplorais la disparition des chemins creux et des haies et déjà la raréfaction des oiseaux qui en découlaient. Je ne voulais pas faire des œuvres photographiques mais mieux les connaître pour partager et sensibiliser à cette fragilité.

Mes parents n'ont pas agréé mon choix, écrit noir sur blanc sur un document d'orientation distribué en classe de quatrième ou de début de troisième pour préparer nos orientations de troisième vers une suite.

Mon père a dit  : "ce n'est pas un métier de femme", un argument pour lequel j'avais des arguments à opposer.

Mon père a ajouté : "et de toutes façons, tu n'en as pas la santé". Un argument hélas beaucoup plus convaincant au regard d'une enfance émaillée de maladies plus ou moins graves, et d'une adolescence à la santé toujours précaire.

Un argument asséné sur le ton qui me faisait perdre tous mes moyens de réplique. Là était mon principal handicap, une timidité qui me paralysait de peur.

Ma mère, dans son rôle, était d'accord avec mon père. Les parents faisaient bloc contre une volonté bien peu solide. 

J'ai obéi au choix suggéré par les professeurs et mon activité de photographe amateur est restée très basique.

De temps en temps, je me demande ce qu'aurait été ma vie si j'avais suivi mon désir ? Il est peu probable que j'aurais pu aller au bout de mes rêves. qui sait ?

Quel photographe ou vidéaste aurais-je été ? aurais-je été respectueuse de la nature et de la planète ?

Si jadis je me suis promenée hors des sentiers, je prenais garde à déranger le moins possible.

Si, il y a une douzaine d'années j'ai suivi au jour le jour un nid de merles, c'était une cohabitation dans mon abri de jardin que j'ai découvert par hasard. Et j'avais besoin d'y aller dans cet abri où sont mes outils de jardinage.

Album - nid-de-merlette - Fa Do Si (over-blog.com)









 
Epilogue pour un oeuf clair - Fa Do Si (over-blog.com)

dix jours puis douze, et après ?... - Fa Do Si (over-blog.com) (résumé2)


Quel photographe ou vidéaste aurais-je été ? aurais-je été respectueuse de la nature et de la planète ?

Mieux que moi, voici deux articles sur ce sujet.

Mon éthique en tant que photographe de Nature - Sébastien Majerowicz (sebastien-majerowicz.fr)

Éthique du photographe : STOP, ne photographiez pas comme ça ! (posenature.fr)


4 commentaires:

  1. Je crois Jeanne que tu aurais pu être excellente dans ce milieu... aujourd'hui en amateur tu as toutes les qualités pour faire de bonnes photos ,-)

    RépondreSupprimer
  2. Pour photographier les animaux et notamment les oiseaux, il fait beaucoup de patience.
    Merci Jeanne pour les liens nous dévoilant la croissance de ces petits merles.
    Bises et bon dimanche - Zaza

    RépondreSupprimer
  3. Oh ! Que oui, Jeanne, tu aurais certainement été respectueuse de la nature et de la planète ; je ne puis t'imaginer autrement !!! Bonne semaine. Bises♥

    RépondreSupprimer
  4. Beaucoup ont dû abandonner leur rêve, comme toi.
    Je crois, je suis sûre, que tu aurais pu faire carrière en tant que photographe animalier, tu en as la patience.
    Merci pour ces moments partagés.

    RépondreSupprimer

Les commentaires sont modérés. Merci de patienter, je ne les valide pas toujours à la minute ni même quelquefois à la journée.
Certains rencontrent des difficultés à renseigner leurs liens voire ne peuvent plus commenter du tout sur blogger (un problème irrésolu depuis des mois) : vous pouvez signer votre commentaire de votre nom ou pseudo, merci
Comments are moderated. Thank you for your patience, I don't valide them immediatly.
anonymous comments are never validated except if they are signed in the text.