aparté, petit rappel, je suis dans l'impossibilité à cause d'un bug de déposer des commentaires sur les blogs de Blogger. Vous m'en voyez désolée.
Je m'en excuse auprès de tous les blogueurs que je ne peux joindre dont Josette, An'Maï, Marie-Sylvie, Miss-Yves, sur Blogspot et sur certains blogs wordpress (dont celui de Colette et Lilou)... et j'en oublie .
sur l'un ou l'autre selon votre envie, pourquoi pas les deux, pour le vendredi 12 septembre
- "La solitude pour être charmante et utile, doit être choisie et non subie"
Victor Hugo
- Après la pluie
J'ai choisi la solitude, celle choisie pour laquelle je n'ai pas su choisir entre deux de mes textes sur le sujet :
C'était son refuge,
l'avant-goût du paradis,
On disait d'elle que c'était une enfant solitaire. Timide et solitaire. Au grand désespoir de sa maman, la cheville ouvrière qui transformait leur maison en une ruche conviviale.
Ici point de rendez-vous,
l'improviste était la loi.
Seuls les tempos marquaient leurs différences, les copains de son grand frère et de sa grande sœur le jeudi ou après les cours, les clientes de sa maman couturière dans l'après-midi,, les ouvriers de son papa à l'heure du café ou après un dépannage difficile.
Elle disparaissait
sous la table en merisier
vers sa solitude.
C'était une maison accueillante, dans une époque révolue où chacun y était le bienvenu. Elle bruissait des discussions de grandes personnes et souvent la petite Jeanne ne perdait pas une miette de ces mots qui entrouvraient les portes d'un monde plein d'énigmes et de tracas, un peu trop effrayant pour qu'elle ait hâte de le rejoindre. C'est vrai qu'elle allait peu vers les enfants de son âge, bien trop immatures. Même ceux de la génération de son grand frère n'en finissaient pas de quitter l'âge bête.
Elle dégustait ces instants
qui lui étaient friandises.
Discrète, les adultes l'oubliaient auprès de son grand cerisier qu'elle avait ressuscité par la magie de l'imagination. Ce pourvoyeur de cerises juteuses et charnues tombé après l'été au champ d'honneur de la modernité pour faire place à une horrible bâtisse. Dessous, les herbes et les fleurs y poussaient en abondance et bientôt elle n'entendait plus que le murmure du vent dans les feuilles, le chant des oiseaux et le bourdonnement des abeilles qui lui faisaient un peu peur.
Loin de tout ennui,
elle serait restée des heures
dans ces parenthèses,
en compagnie des personnages de tant de livres aimés à qui elle inventait les coulisses de leurs vies de papier. Un jour d'alchimie plus intense, elle savait qu'elle pourrait même devenir lilliputienne pour être à hauteur de scarabée ou de coccinelle. Ses récréations ne duraient pas. Une voix douce bientôt l'en délogeait
Et l'heure d'un dîner
arrivant toujours trop tôt
dans son paradis
feraient taire ses rêveries :
Au revoir peuples des herbes.
©Jeanne Fadosi, jeudi 15 février 2018
L'Orne vue d'un pont en Suisse Normande, un samedi de juillet où j'avais prolongé en solitaire deux jours de partage, chacun devant repartir vers son lieu de vie, loin de nos terres d'enfance
Dans la solitude
d'une nature engivrée
un rai de soleil.
Deux vieux arbres vénérables
saluent de Gé sa beauté.
***
Il ne suffit pas
d'aller au-delà du pont
pour grimper là-haut
suivre du soleil la trace
S'habiller le cœur et l'âme
***
Rester en deçà,
suspendre le temps,
et juste admirer
l'offrande à nos sens.
Calme, luxe gracieux, volupté,*
une invitation à la pause
loin de l'humaine folie.
©Jeanne Fadosi, vendredi 25 février 2022