Chaque jour je n'oublie pas Anne-Sophie et ses compagnes d'infortune de 145 en 2010 à 94 ou 103 ou 134 selon les sources en 2023

(clic sur le lien pour comprendre ... un peu)

lundi 19 mai 2025

Déficroq 307 (n°17 2024-2025) : Un objet très discret

petit rappel, je suis dans l'impossibilité à cause d'un bug de déposer des commentaires sur les blogs de Blogger. Vous m'en voyez désolée.
Je m'en excuse auprès de tous les blogueurs que je ne peux joindre dont Josette, An'Maï, Marie-Sylvie, Miss-Yves, sur Blogspot .... et cela s'aggrave aussi avec wordpress où aux dernières nouvelles je n'ai pas pu commenter chez Colette.

Pour cette quinzaine, défi 307, c'est Zaza qui s'y colle et voici ce qu'elle nous propose :

Pensez à un objet usuel de la maison et écrivez une petite histoire en le faisant vivre et en insérant éventuellement des dialogues savoureux!  L’humour est vivement conseillé.

Ayant procrastiné à la fin de la semaine dernière, je vous livre ce lundi à presque midi mon brouillon sans prendre le temps de le raccourcir, ce serait le minimum. Sinon, je vais encore voir le temps filer.

Je suis un objet usuel de la maison depuis ... Enfin de temps en temps on m'a remplacé, au fil de mon obsolescence. Aujourd'hui je suis calibré pour la fibre, pas assez récent pour être tout à fait discret, contrairement à mon voisin le décodeur qui n'affiche qu'une petite barre de lumière orange plus discrète que les miennes et seulement quand il est allumé. Comme notre logeuse n'allume sa télé que le soir, comme elle s'endort régulièrement devant, même en première partie de soirée, c'est peu.
Je déconne, quelquefois elle reste réveillée et même se laisse tenter, rarement, par un programme de deuxième partie de soirée, jamais pour la troisième partie. Quand par hasard elle a connaissance d'un documentaire annoncé à ... 23h55, c'est une grande frustration ! Alors elle ignore les programmes.
- Dis-donc la boxe, je suis le décodeur avec un D comme Didier, pas un déconneur ! D'ailleurs, c'est toi qui a déconné grave au début du mois !
- Oh très cher, je ne parlais pas de toi. Sous ce toit nous sommes deux ignorés la plupart du temps. Juste pour faire la poussière qu'on attire avec notre électricité statique ou qu'on débranche quand l'orage menace. Même mes trois barres, discrètes certes, elle ne les voit pas. Juste pour regretter que c'est encore trop de lumière. Mais as-tu entendu la bordée d'injures quand l'autre vendredi elle a remarqué un trait blanc brillant qui clignotait comme un signal d'alerte ! Elle venait d'allumer son ordi pour déclarer ses impôts, je crois.
- Et c'est là qu'elle a constaté l'absence de connexion à Internet ?
- C'est ça. Elle ne s'intéresse à moi que quand je déconne.
Elle m'a débranché de tous les côtés, rebranché, rallumé ... mais pas ranimé. D'abord une barre orange qui clignotait puis la deuxième puis la troisième quand les premières devenaient fixes. Espoir et pfftt ... Le clignotement de sémaphore a recommencé.
Enfin quand je dis ça, ce n'est pas vraiment vrai. 
- Comment ça, tu fonctionnais ou tu ne fonctionnais pas ?
Ben le technicien est venu. 
- Il en a mis du temps !
- non regarde son blog, elle avait plein de choses à faire la semaine qui venait. Elle ne s'en est occupée que dix jours après. Le technicien est venu le lendemain.
La fibre était endommagée plus loin sur le réseau. Quand il a rétabli le signal, je me suis mis a fonctionner comme un sou neuf brille dans la lumière. Et toi aussi.
- Oui enfin heureusement que tu n'es pas un sou neuf !
- heu ... pourquoi ça ?
- Sais-tu que le dernier sou ne valait pas chipette ? La pièce de 5c avec un trou au milieu, celle que les français continuaient à nommer ainsi, a été démonétisée en ... 1957 !
- Bon ben ne me casse pas le moral. Un sou est devenu une antiquité. Peut-être qu'il peut valoir de l'or. Tu crois qu'elle va chercher sur Internet ?
- Pourquoi pas ... bingo ! dis-moi, elle a trouvé un sou canadien de 1936 mis aux enchères en 2009 ! Tu crois qu'elle va mettre le lien en clin d'œil à la croqueuse de mots Colette ? 
©Jeanne Fadosi, lundi 19 mai 2025
pour le déficroq 307 proposé par Zaza 

La première box de notre logeuse
après un boitier ADSL
Livebox 1.1 fabriquée par Sagem

Livebox — Wikipédia
Design Les Livebox 1.1 et 1.2 ont été imaginées par Boris Gentine, designer de l'agence Saguez & Partners qui souhaitait qu'elles s'intègrent harmonieusement dans l'habitat. Leur design évoque un livre blanc que l'on pose indifféremment à plat ou sur la tranche. Ce design été récompensé par deux fois. En 2004, par le prix stratégies (catégories design produit), et en 2006 par l'observeur du design
Vue avant de la Livebox qui s'est mise à affoler notre logeuse en clignotant


En octobre 2019, Orange lance un modèle destiné uniquement au marché fibre éco-conçu[].



Le dernier "sou" :
pièce de 5 centimes français
 de 1939 (Ø réel : 19 
mm).

Mille ans après la réforme monétaire carolingienne, quand la livre tournois cède la place au franc en 1795, sols/sous et deniers disparaissent des bourses. Toutefois, les Français continuent d'appeler sou le vingtième du franc. Ainsi, la pièce en bronze de 5 centimes pesant 5 grammes était-elle qualifiée de sou (sous la plume d'un Honoré de Balzac ou d'un Victor Hugo, par exemple), la « pièce de cent sous » faisant référence à la pièce en argent de cinq francs pesant 25 grammes[




La pièce de monnaie mise aux enchères

Photo : Heritage Auction Galleries

vendredi 16 mai 2025

J'aime les verbes qui disent aimer

aparté, petit rappel, je suis dans l'impossibilité à cause d'un bug de déposer des commentaires sur les blogs de Blogger. Vous m'en voyez désolée.
pour  Le nid des mots de abécé, thème de mai 2025 :
  • Prochain Thème, à publier sur votre blog le vendredi 16mai, avant 10h :

  • "Voici 5 verbes que l'on retrouvera conjugués(ou non) et (ou de la même famille dans une histoire, un poème, une bafouille, un conte...):

  • Aimer, savourer, admirer, apprécier, adorer


En souhaitant à Abécé de consolider son rétablissement. Il faudra de la patience et moins de temps passé devant ces magnifiques et redoutables petites machines et leurs écrans.

Admirer un artiste pour son talent et admirer un paysage
Adorer son dieu ou des idoles et adorer d'une passion dévorante.
Aimer ses enfants chacun diversement
Aimer le chocolat et la douceur de la soie.
Apprécier une conversation légère ou une discussion ardue.
Apprécier le silence et la musique qu'on aime.
Apprécier la mémé qui rassure
et apprécier au doigt mouillé la fortune du tonton radin.
Savourer le moka avec un carré de chocolat
et savourer les instants passés en bonne compagnie.

Admirer les subtilités des langues vivantes
Ne pas aimer buter sur leurs complexités.
Se garder d'adorer et de brûler ses ailes
Aimer converser même maladroitement
sans admirer l'éloquence vide de sens.
Apprécier les nuances propres à chaque culture
Savourer les partages lentement apprivoisés.
©Jeanne Fadosi, jeudi 15 mai 2025
pour Le nid des mots de abécé

jeudi 15 mai 2025

Pour l'image 48 de An'Maï : Le ru

petit rappel, je suis dans l'impossibilité à cause d'un bug de déposer des commentaires sur les blogs de Blogger. Vous m'en voyez désolée.
Je m'en excuse auprès de tous les blogueurs que je ne peux joindre dont Josette, An'Maï, Marie-Sylvie, Miss-Yves, sur Blogspot et sur certains blogs wordpress ... et j'en oublie ...

Sur l'image 48 proposée le 2 mai par An' Maï pour ses défis Une image des mots (publié presque hors délais pour cause de panne Internet)
DESSINE-MOI UNE RIVIÈRE
Patiemment, en toute innocence,
elle peint une rivière en bleu
la fillette qui ne connait
derrière chez elle que l'ancien ru
souvent à sec, ou alors brun,
charriant les boues des usines
arrachant aux rives des amas de déchets
qui ont remplacé depuis si long temps
l'herbe verte que lui racontait sa maman.
©Jeanne Fadosi, jeudi 15 mai 2025

Mardi dernier un être cher m'a conseillé de lire Histoire d'un ruisseau, de Élisée_Reclus, 1830 - 1905, géographe français, sans grand espoir de pouvoir le faire. Mais les ressources de la Toile retrouvée une fois réparé le réseau fibre m'ont fait retrouver cet ouvrage sur wikisource
Ce grand savant et précurseur de la géopolitique moderne et l'écologie scientifique, fut longtemps ostracisé à cause de son militantisme avant d'être récemment redécouvert.

Jeudis en poésie : un objet usuel tombé en désuétude, de Jeanne Fadosi

petit rappel, je suis dans l'impossibilité à cause d'un bug de déposer des commentaires sur les blogs de Blogger. Vous m'en voyez désolée.
Je m'en excuse auprès de tous les blogueurs que je ne peux joindre dont Josette, An'Maï, Marie-Sylvie, Miss-Yves, sur Blogspot ... et maintenant je n'ai pas pu non plus commenter chez Colette !!!

Pour cette quinzaine, défi 307, c'est Zaza qui s'y colle et voici ce qu'elle nous propose :

Pensez à un objet usuel de la maison et écrivez une petite histoire en le faisant vivre et en insérant éventuellement des dialogues savoureux!  L’humour est vivement conseillé.

Pour la poésie du jeudi, je réédite cette fantaisie de mon cru sur un objet qui, je l'espère, a disparu du quotidien que j'avais fait pour un défi interlude de Dômi qui, sur le blog des CROQUEURS DE MOTS, nous disait "avoir pioché des réflexions souvent cocasses sur les réseaux sociaux, je vous en donne trois et à vous de les commenter à votre façon, de préférence avec humour et amour plutôt qu’avec haine et violence, il faut savoir que la haine, appelle la haine et ça ne sert à rien."
La première de ces trois réflexions était :
1)Tu peux pas fesser ton enfant.
   mais tu peux l’appeler Térébenthine.

J'ai choisi la première réflexion qui m'a rappelé dans mon enfance une voisine et parente. En me relisant, je ne suis pas sûre d'être tout à fait dans le sujet. En tous cas cette histoire vraie fera peut-être sourire mais pas rire du moins je l'espère.
Et puis je voulais, quelques jours après la fête des mères, redire la chance d'avoir eu des parents qui savaient évoluer avec leur temps, ou plutôt en avance sur leur temps pour décider d'agir pour l'abandon des châtiments corporels.
Vous devinez que j'ai choisi d'illustrer la première réflexion.

Elle s'appelait Albertine
mais tous l'appelaient Titine
sauf pour sa mère nommée Thérèse
loin d'être sainte, plutôt balèse.

Enfin Thérèse c'est pour la rime
et peut-être aussi pour la frime
Je creuse ma pauvre cervelle
pour rappeler son nom à elle.

Pour eux c'était un temps acceptable
avec le martinet sur la table.
La mémé était très âgée
soignée, nourrie ignorée juste logée.

Point de violence, un peu de rudesse
sans égard pour sa vieillesse.
J'ai longtemps jugé durement
une telle absence de sentiment.

Bien plus tard j'ai finalement appris
les traitements que, fillette, Titine avait subi
jusqu'à l'asseoir sur la cuisinière
pour lui apprendre les bonnes manières.

Alors les lanières d'un martinet
pour ses enfants espiègles un tantinet
lui semblaient plus douce punition
que les châtiments de sa génération.

Chez mes parents j'ai vu la disparition
de l'objet banal, une révolution !
C'était encore dans les années cinquante,
il y fallait une conviction militante.

Ensemble parents à l'école des parents
montrer d'autres chemins pour devenir grands
sans supprimer totalement les sanctions
mais en privilégiant la prévention.

Bien sûr il y eut des dérapages
de rares fessées, quelques orages
et des limites dépassées
et des bêtises à corriger.

J'ai donc eu une douce enfance
et s'il y eut des remontrances
il y a eu tant d'amour
et tant de souvenirs pour ces jours.
©Jeanne Fadosi, jeudi 30 mai 2019
pour le déficroq en interlude proposé par Dômi


Deux prétextes à ce choix : c'est bientôt le fête des mères en France et elle vient d'être fêtée dans de nombreux autres pays. Il ne vous aura pas échappé que l'on reparle des châtiments corporels dans certaines institutions, ce qui a fait cogiter les médias :
"Dans les familles, une loi interdit la fessée et plus globalement les violences éducatives ordinaires, depuis 2019. Pourtant, 24 % des parents ont encore recours à cette pratique."
Journal La Croix du 28 mars 2025

50 ans d'éducation : le nouveau documentaire Zone Interdite à ne pas rater - magicmaman.com, 4 avril 2025 ou sur la même émission : De la fessée à l'éducation "positive" : 50 ans de révolution des relations parents-enfants, le dimanche 06/04/2025 à 21h10 sur M6 dans Zone Interdite - La Télé crève l'Ecran

Affaire Bétharram : vingt-trois ans après, la claque de François Bayrou sur un enfant "ne passerait absolument plus"

Éduquer sans punition : nos conseils pour poser des limites | Parents.fr 15 avril 2025

Et puis parce que hier soir je suis allée voir le film Mikado, qui traite entre autre avec une grande délicatesse de ce sujet.

jeudi 8 mai 2025

Jeudis en poésie : La promesse des fées, de Renée Vivien

petit rappel, je suis dans l'impossibilité à cause d'un bug de déposer des commentaires sur les blogs de Blogger. Vous m'en voyez désolée.
Je m'en excuse auprès de tous les blogueurs que je ne peux joindre dont Josette, An'Maï, Marie-Sylvie, Miss-Yves, sur Blogspot ....

Etant à la barre du bateau des Croqueurs de mots pour la quinzaine, Jazzy nous a proposé d’ inventer un métier imaginaire. Défi 306 des Croqueurs de mots – Le bon côté des choses bis

Parmi les métiers réellement imaginaires combien de petites filles ont rêvé de devenir des fées, pour distribuer le bonheur du quotidien et pourquoi pas La fée clochette ? Combien de petits garçons ont rêvé d'être des génies, (ceux qui réalisent des vœux), de préférence de bons génies ? et pourquoi pas le génie de la lampe d'Aladin ?

La promesse des fées

Le vent du soir portait des chansons par bouffées,
Et, par lui, je reçus la promesse des Fées…

Avec des mots très doux, les elfes m’ont promis
D’être immanquablement mes fidèles amis.

Mais n’attachez jamais votre âme à leurs paroles,
Un Elfe est tôt enfui, souffle vif d’ailes folles !…

Leur vol tourbillonnait, vague comme un parfum.
Cependant tous semblaient obéir à quelqu’un.

La première portait sur son front découvert
Une couronne d’or… Son manteau semblait vert.

Et la couronne d’or, brûlant comme la flamme,
Rayonnait au-dessus d’un visage de femme.

Malgré l’étonnement d’un cœur audacieux,
Je ne pus endurer la splendeur de ses yeux…

Car j’entendais un bruit d’étreintes étouffées…
Aussi j’ai voulu fuir l’amour fatal des Fées…

Mais, devant ce bonheur mêlé d’un si grand mal,
Ne regrettais-je pas un peu l’amour fatal !

recueil posthume
Renée Vivien — Wikipédia, 1877 - 1909, poétesse britannique de langue française

A chacun sa fée Clochette

lundi 5 mai 2025

Déficroq 306 (n°16 2024-2025) : Détricoteuse

petit rappel, je suis dans l'impossibilité à cause d'un bug de déposer des commentaires sur les blogs de Blogger. Vous m'en voyez désolée.
Je m'en excuse auprès de tous les blogueurs que je ne peux joindre dont Josette, An'Maï, Marie-Sylvie, Miss-Yves, sur Blogspot ....

cette quinzaine c'est notre moussaillonne Jazzy qui s'y colle et voici ce qu'elle nous propose  :

Le thème des métiers imaginaires .

Ce jeu d’écriture consiste à inventer un métier qui n’existe pas. Il peut être le plus proche de la réalité possible, ou même totalement loufoque. L’important est surtout de laisser libre cours à son imagination . 

D'improbable à imaginaire il y a juste un glissement de sens de l'un à l'autre selon le métier et sa temporalité. Qui aurait parié sur l'existence de stars de cinéma dans le jardin des frères Lumière ou les coulisses du théâtre de Georges Méliès ? Qui aurait parié sur le succès des influenceurs sur les réseaux sociaux dans les années 1990 et les limbes de l'Internet grand public. Qui aurait parié sur la radiation des scientifiques et des humanitaires il y a seulement quelques mois ?

En juin 2019, Quichottine avait permis la naissance d'un nouvel opus des Anthologies éphémères Les métiers improbables  :

Je pensais rééditer pour ce défi ma contribution, mise en ligne tardivement sur ce blog, Fadosi continue: Abécédaire du monde d'après : R comme Rien (2) mais j'ai finalement décidé d'en écrire une suite que voici :

GrandMa se préparait pour la sixième fois à son entretien annuel au Siège de la Haute Autorité des Riens comme à une visite désormais de routine où elle savait à l'évidence qu'il ne se passerait rien.
Tout de même, elle avait maintenant 117 ans et il ne lui restait que 3 ans pour atteindre le dernier âge de la retraite. Un pincement à l'estomac lui disait qu'elle aimerait bien tout doucement glisser vers ce grand néant qui continuait à effrayer ses aînés. Ils étaient évidemment de moins en moins nombreux, vu que l'une des prérogatives de la charge qu'il lui avait été attribuée pour ne pas disparaître était de vérifier que le rien succédait à la parole promise.
Contrairement à ce qu'elle avait cru, ce n'était pas une sinécure étant donné que le nombre de palabres assortis de promesses en tous genres avait crû depuis la crise sanitaire de manière exponentielle. 
Bref, GrandMa, à 117 ans, se mettait à aspirer au repos éternel.
Quand elle arriva au pied de la Tour de la HADR, deux robots vigiles et un troisième qui semblait les superviser lui en refusèrent l'accès.
- Mais j'ai rendez-vous pour mon entretien annuel avec le chef de bureau
- il n'y a plus de chef de bureau, il n'y a plus de Haute Autorité des Riens, il n'y a plus rien, vous êtes ?
- GrandMa
- Toutes les femmes de plus de 110 ans se font appeler GrandMa. Vous êtes ?
Il lui fallut quelques instants pour se remémorer son identité administrative. Le robot de la sécurité la fit patienter pendant qu'il transmettait ses noms, date de naissance et adresse à un robot bureautique qui lui indiqua de la faire monter au 117e étage au 3ème bureau.
GrandMa n'aimait pas les ascenseurs et c'est toute perturbée qu'elle arriva devant la porte du 3e bureau, celui du tricot.
Elle n'eut pas le temps de lire le nom des 2e et 1er bureau car un vieillard las quoique élégant la fit immédiatement entrer.
- Chère GrandMa, vous n'avez pas droit à une préretraite et votre action pour le Rien ces dernières années a été efficace contrairement à celle de tous ces incapables qui sont virés. 
- ...
- Ne dîtes rien GrandMa, votre aide sera infiniment précieuse : vous êtes nommée cheffe du deuxième bureau dont vous avez sans doute aperçu la porte en arrivant ici.
- Je suppose que je ne peux pas refuser ?
- Vous supposez bien GrandMa.
- Et ... quelle sera ma nouvelle fonction ?
- Hum ! Ce n'est pas facile à résumer. C'est une décision prise avec l'aide de l'Intelligence artificielle à laquelle il a été soumis de suggérer des pistes d'amélioration de l'organisation du Monde : faire RIEN était encore trop. Il semble qu'il faille défaire tout ce qui a été fait avant. Et vous êtes LA personne la plus qualifiée pour défaire avec méthode.
- ...
- Je vous laisse digérer. Je suis conscient de l'ampleur de ce qui vous est demandé mais ne tardez pas à vous mettre à la tâche. Les deux Consuls suprêmes se sont accordés pour que vous obteniez au moins un voire deux résultats par jour. Tenez, voici votre ordinateur personnel. Evidemment vous êtes seul humain sur cette fonction, tout pouvant être mis en œuvre par IA . Vous détricoterez en télétravail mais vous devrez venir ici le lundi une semaine sur deux.

Le chef du 2e bureau griffonna une phrase en pattes de mouches qu'il lui tendit silencieusement sous le bureau : "Nous pourrons je l'espère à l'occasion nous y retrouver devant la machine à café pour papoter de petits riens ... Tant du moins qu'elles ne seront pas supprimées."

-  A bientôt Madame Astaire Intelle.
-  A bientôt Monsieur ...
-  ... Adam Troisans, Doyen Adam Troisans
-  Alors à bientôt Major Adam Troisans
©Jeanne Fadosi, mercredi 30 avril 2025
pour le déficroq 306 proposé par Jazzy 





NB : cet article est programmé car cette semaine j'ai une foultitude de choses plutôt agréables à faire et je n'ai pas l'intention de les parasiter par des incursions sur  Internet. Ne vous étonnez pas si il ne se passe rien ici et sur vos blogs pendant quelques jours. Je me rattraperai plus tard.

jeudi 1 mai 2025

Jeudis en poésie : Le Sabotier, de Émile Verhaeren

petit rappel, je suis dans l'impossibilité à cause d'un bug de déposer des commentaires sur les blogs de Blogger. Vous m'en voyez désolée.
Je m'en excuse auprès de tous les blogueurs que je ne peux joindre dont Josette, An'Maï, Marie-Sylvie, Miss-Yves, sur Blogspot ....

Etant à la barre du bateau des Croqueurs de mots pour la quinzaine, Jazzy nous propose d’ inventer un métier imaginaire. Défi 306 des Croqueurs de mots – Le bon côté des choses bis

En poésie je prends le contre-pied du sujet, quoique... Il va falloir combien de temps pour que plus personne ne se souvienne que ce fut un métier réel. Et combien de temps aux applications d'IA pour l'effacer de sa base de données ? A ce jeu de l'oubli, qui oubliera le plus vite ?


Le Sabotier 

Vite allumez bougie et cierge,
Pauvre femme, devant la vierge,
Votre mari le sabotier
Voit aujourd’hui son jour dernier.

Et les enfants en troupe folle
Sortent gaîment de leur école
Et font claquer sur le trottoir
Leurs sabots blancs, leurs sabots noirs.

— Vous, les gamins, cessez de faire
Un tel vacarme sur la terre
Quand meurt en un logis voisin,
Sur sa couche, un homme de bien.

— Ne vous emportez point, ma femme,
À l’heure où doit partir mon âme ;
Laissez claquer sur le trottoir
Les sabots blancs, les sabots noirs.

— S’ils font ce bruit sous la fenêtre,
Nul n’entendra venir le prêtre
Et la sonnette du bedeau
Et ceux qui tiennent les flambeaux.

— Souliers de bois à forme antique,
En ai-je fait dans ma boutique !
Laissez claquer sur le trottoir
Les sabots blancs, les sabots noirs.

— Et qui dira d’une voix claire
Les prières réglementaires
Comme Dieu même le prescrit,
Sans que se trouble son esprit ?

— J’écoute au loin tourner leur ronde
Avec mon âme, avec le monde,
Laissez claquer sur le trottoir
Les sabots blancs, les sabots noirs.

— Tant que sautent dans la rue
Ces soques dures et bourrues,
Aucun ange ne chantera
Pour votre mort : l’alleluia !

— Afin de mieux rythmer leur danse,
Tournent les feux du ciel immense.
Laissez claquer au fond du soir
Les sabots blancs, les sabots noirs.

Émile Verhaeren, Les blés mouvants, 1912

Émile Verhaeren — Wikipédia, 1855 - 1916, poète belge flamand d'expression française



Le dernier sabotier du Finistère, reportage de france3Bretagne fin été 2024