petit rappel, je suis dans l'impossibilité à cause d'un bug de déposer des commentaires sur les blogs de Blogger. Vous m'en voyez désolée.
et pour prolonger ma page 242
Tapie dans les coulisses, la petite fille effrayée et bougonne reprend ses esprits. Elle admire secrètement l'évolution grâcieuse de sa grande sœur sous la lumière blanche des spots. Sa grande sœur adorée, son modèle, son guide, son phare. Sa protectrice de toujours l'a vertement réprimandée, mais pas seulement. Elle a piqué sa crise comme une gamine qu'elle n'est pas, du moins à ses yeux. Et la petite, déconcertée, ne connait pas encore ce vers, cet aveu de Rimbaud "On n'est pas sérieux, quand on a dix-sept ans"*.
Sous la lumière crue
entrechats et arabesques
dansent la musique.
C'est ce que voit le public, depuis les fauteuils en velours rouge de la salle des fêtes. Tout le reste de la scène est plongée dans l'ombre. Mais depuis sa position, allez savoir pourquoi, la lumière s'est difractée, comme sous une loupe. La grande sœur et le grand frère le lui ont montré en lui expliquant les couleurs de l'arc-en-ciel. Et sous les notes joyeuses, la poussière s'est mise à danser de toutes les couleurs. Derrière le rideau, consciente du privilège d'être seule à le voir,
Sa ballerine danse
en duo et en cadence
avec la lumière.
La grande n'est plus en spectacle,
la petite savoure l'instant.
©Jeanne Fadosi, mercredi 29 janvier 2025
pour la page 243 de l'Herbier de poésies
à découvrir avec les autres brins sur la page 243
* Roman (poème) — Wikipédia, 1870 est un poème de Arthur Rimbaud — Wikipédia, 1854 - 1891
A la page 242, j'ai fait danser ma grande sœur sur la valse de la poupée dans Coppelia dont la musique est de Léo Delibes et dont le nom du librettiste a été oublié. Javais hésité avec Sylvia, un autre ballet de Léo Delibes qui figurait sur l'autre face du disque sur lequel ma sœur me faisait danser et c'était sans doute plutôt cet air joyeux, ce Pizzicato-Léo Delibes qui faisait danser les deux sœurs rien que pour le plaisir de la danse, avant que ce ne soit un enjeu de spectacle.
Quoi de plus amusant d'un Léo à l'autre, de faire chanter Léo Ferré sur le poème de Rimbaud, écrit à 16 ans et que Ferré a mis en musique
Ecouter le poème de Rimbaud Poésies (Rimbaud)/éd. Vanier, 1895/Roman - Wikisource
par Fabrice Lucchini
Il a raison Rimbaud, à 17 ans on a encore le temps d'être sérieux, merci Jeanne, bises jill
RépondreSupprimerDoux souvenir de jeunesse. La poésie est ma musique à moi et j'aime Rimbaud chanté par Ferret. Belle semaine. Bisous
RépondreSupprimerJoli ressenti pour parler de cette illustration, Jeanne,
RépondreSupprimerTu t'es bien débrouillée.
Bises et bon début de semaine - Zaza
Merci Jeanne pour cette belle participation, en suite avec un autre spectacle, et le Pizzicato, j'adore ! Nous l'avons tous pensé un jour, on peut être stupide à 17 an, ou orgueilleux... C'est ce que m'a dit un jour Arnaud...
RépondreSupprimer"On est pas sérieux quand on a dix-sept ans" et on est envieux et curieux quand on est la petite sœur rabrouée... Un texte plein de psychologie fraternelle...
RépondreSupprimerBonjour Jeanne, j'aime ce texte tout en délicatesse et qui m'a troublée lors de sa réception. Prolongation de la précédente image, une bonne idée, et le tanka final éblouissant. Merci, merci. Je rajoute ton adresse sur la page, je n'ai pas fait attention en important le texte du mail qu'elle n'y était pas.
RépondreSupprimerJ'adore ta poésie sur l'air de Léo Delibe et le poème de Rimbaud s'accorde aussi très bien sur te mots...
RépondreSupprimerJe me souviens très bien de mes 17 ans, je tenais un Journal Intime à l'époque et je peux le relire quand je le souhaite. Justement j'aimais la danse (classique) depuis toute petite. Contrairement à ton histoire ici, c'est ma soeur aînée qui était jalouse de moi car elle n'arrivait pas à être mince. De toute façon elle était jalouse de presque tout le monde. Bon après midi. Bises.
RépondreSupprimerAvant que la danse ne devienne un spectacle,
RépondreSupprimerelle était juste un jeu, un Pizzicato joyeux !
Bonjour Jeanne,
RépondreSupprimerEn lisant ton beau texte, remontent des souvenirs de mon enfance. Mes parents étaient fans de musique classique. Parfois ils mettaient des disques pour faire se tenir tranquille leurs 5 enfants.. Nous n'avions pas la tv. Avec mon frère et ma sœur nous mimions des danseurs, faisant les pointes, agitant les bras le plus gracieusement possible. Les deux plus jeunes étaient les spectateurs. Ce que nous aimions ça. J'aurais tant aimé être une ballerine. Je me suis contentée de la gym en musique au lycée où je me défendais fort bien. on se console comme on peut. ;)
17 ans. Je n'aimerais pas les revivre. Trop mal dans ma peau.
Amitiés
Bonsoir Jeanne
RépondreSupprimerHeureusement que " l'on n'est pas sérieux quand on a dix sept ans ", je me souviens de cette année là plus particulièrement comme si elle allait être exceptionnelle, avec peut-être un tout petit goût de liberté qui m'était accordée .
De petits " accrocs " entre soeurs mais aussi tant de délicatesse et de réconfort !
Belle semaine