petit rappel, je suis dans l'impossibilité à cause d'un bug de déposer des commentaires sur les blogs de Blogger. Vous m'en voyez désolée.
Et toujours l'envie de garder un fil poétique avec ce rendez-vous des CROQUEURS DE MOTS qui est revenu sans ses jeudis
À Celle qui est trop gaie et qui va se réveiller triomphante quelques temps avant de déchanter car la morsure du bourreau qu'elle vient de réinstaller sur son trône va diffuse doucement son poison et depuis quand ? et jusqu'où ?
À Celle qui est trop gaie
Ta tête, ton geste, ton air
Sont beaux comme un beau paysage ;
Le rire joue en ton visage
Comme un vent frais dans un ciel clair.
Le passant chagrin que tu frôles
Qui jaillit comme une clarté
De tes bras et de tes épaules.
Les retentissantes couleurs
Dont tu parsèmes tes toilettes
Jettent dans l’esprit des poëtes
L’image d’un ballet de fleurs.
Ces robes folles sont l’emblème
Folle dont je suis affolé,
Je te hais autant que je t’aime !
Quelquefois dans un beau jardin
Où je traînais mon atonie,
J’ai senti, comme une ironie,
Le soleil déchirer mon sein ;
Et le printemps et la verdure
Ont tant humilié mon cœur,
Que j’ai puni sur une fleur
L’insolence de la Nature.
Ainsi je voudrais, une nuit,
Quand l’heure des voluptés sonne,
Vers les trésors de ta personne,
Comme un lâche, ramper sans bruit,
Pour châtier ta chair joyeuse,
Pour meurtrir ton sein pardonné,
Et faire à ton flanc étonné
Une blessure large et creuse,
Et, vertigineuse douceur !
À travers ces lèvres nouvelles,
Plus éclatantes et plus belles,
T’infuser mon venin, ma sœur !
Charles Baudelaire, Les Épaves, 1866
pièces condamnées, tirées des Fleurs du mal
Mais qu'est-ce qui me prend de faire ce choix ?
Tout simplement en écoutant le discours du bourreau faisant l'éloge de sa "très belle" femme et que je l'ai imaginée souriante comme il se doit et muette, comme il se doit. Et que cette image mentale (j'écoute la radio, la télé c'est juste le soir) m'a évoqué cette phrase "Sois belle et tais-toi", une expression que je rapproche avec pertinence d'une dénonciation du sexisme sans que je m'en rappelle l'origine.
Il m'a fallu questionner le moteur de recherche sur Internet qui m'a tout de suite renvoyé au film de 1958
Sois belle et tais-toi (film, 1958) — Wikipédia qui emprunte le titre français (et seulement le titre) à un roman policier américain de
William O'Farrell — Wikipédia traduit en 1954 dans La série noire,
Walk the Dark Bridge (La passerelle des ténèbres ou quelque chose comme cela).
Mon blog interrogé sur la requête sois+belle par un détour saugrenu que je n'ai pas trop compris, m'a renvoyé quatre proposition : en premier
Fadosi continue: Toujours sourire ..., où j'évoque l'opérette de Franz Lehar Le pays du sourire,
Das Land des Lächelns — Wikipédia, créé en 1923 et adapté en français en 1931-32 ; en deuxième,
Fadosi continue: Le Crapaud, de Victor Hugo ; en troisième,
Fadosi continue: La Foi, de Alphonse de Lamartine ; en dernier,
Fadosi continue: Bénita la tulipe (et là, je tombe de ma chaise en me souvenant la première revue de presse vers 5h20 où un article des Etats-Unis évoquait la menace de grève de salariés voulant interdire les parfums. Je ne sais s'il s'agissait de parfums corporels ou/et de parfums d'ambiance. Sur le moment j'ai pensé à celui des femmes et j'ai pensé sexisme. De toutes façons cette citation a disparu dans le replay de cette émission) et j'en viens à être nostalgique d'un temps pourtant cruel où le poète se désolait de son absence d'odeur
De ce film, l'actrice vedette dit (citation empruntée à wikipedia) :
Mylène Demongeot1 : « Film gentil. Film charmant. Comédie bébête qui marchera bien commercialement et m’apporte encore de nouveaux admirateurs, mais film que je n’aurais jamais dû faire. ..."
En Afghanistan, le régime taliban réduit désormais les femmes au silence (france24, 30 octobre 2024) : après les avoir interdit d'école, de sortir, de montrer le moindre centimètre de peau et de cheveux, d'aller aux bains publics, de se faire belles même dans la sphère privée, de se parler en public, les femmes ne doivent plus se parler même dans la sphère privée.