Chaque jour je n'oublie pas Anne-Sophie et ses compagnes d'infortune de 145 en 2010 à 94 ou 103 ou 134 selon les sources en 2023

(clic sur le lien pour comprendre ... un peu)

mercredi 24 juillet 2024

Pour l'image 31 de An'Maï : nouveau-né, une vie en devenir

petit rappel, je suis dans l'impossibilité à cause d'un bug de déposer des commentaires sur les blogs de Blogger. Vous m'en voyez désolée. 

Sur l'image 31 proposée le 16 juillet par An' Maï pour ses défis Une image des mots (changement d'hébergeur)

Vu que le 16 juillet et les jours , j'avais d'autres préoccupations et occupations, certaines plus heureuses que d'autres, je n'ai ouvert mon ordi que pour relever mes mels. J'ai donc zappé, entre autres, la mise en ligne de l'image 31.


Et comme nous étions le 23 déjà, au soir, j'ai éteint en me disant peut-être l'inspiration me viendra-t-elle demain. Et puis la matinée du 24 a passé. Et ma sieste s'est prolongée d'une farniente en écoutant à la radio l'histoire terrible de Dona Isabel la survivante de l'Amazonie puis un épisode des résistantes face à l'Histoire série relatant de façon étayée la traversée de cette époque tragique de cinq femmes exemplaires (Geneviève de Gaulle, Mila Racine, Lucie Aubrac, Simonne Mathieu et Renée Devally).
Alors la paresse m'a fait requérir "nouveau-né" à la recherche de mes anciens écrits.
Je n'ai pas été déçue ! Plutôt l'embarras du choix que la page blanche.

J'ai finalement privilégié  celui-ci (le dernier titre que je lui ai donné parle de lui-même)


Devenir, un poème de mon cru et jamais trop recuit


Humaine, rien qu'humaine

Enfant de quelque part, enfant de nulle part
D'ici et de partout, d'un hameau, d'une maison
D'une région, d'une nation parmi près de deux cents
Sur l'infime poussière d'un brumeux univers.
Enfant né de l'union d'une femme et d'un homme
Dans leurs corps généreux d'un amour véritable,
Tu es un pont reliant les futurs au passé
A moins que ce ne soit les passés au futur.
Enfant de rien, enfant de tous,
Enfant de tout, enfant du vent
De la pluie, du soleil, de la nuit, de la vie.
Différent et semblable, tu te crois donc l'unique
Sic six autres milliards* d'humains à l'identique.

Tu es la recombinaison toujours recommencée
De milliards de cellules, d'atomes, de photons
Ces milliards de milliards d'ondes qui te recréent
Et des grains de lumière qui fondent ton image,
Qui te sont inconnus, étrangers ou masqués,
Et pourtant familiers dans tes plis mémoriaux
Effleurant dans tes rêves et dans tes émotions,
Arrivant incongrus de la nuit de nos temps,
Allant vers l'autre fin des horizons lointains,
Fin certes provisoire comme la porte fermée
Par l'huis clos et borné toujours reverrouillé
De l'humaine tant humaine arrogante ignorance.
Comme Socrate et Spinoza, Galilée ou Mani
Ou Giordano Bruno sages inécoutés,
Ces sages conspués ou bannis ou tués
Au nom de certitudes dérisoires, éphémères.

Enfant tu es surtout, enfant tu es seulement
L'humain que tu deviens constant et volatile.
Ces milliards de milliards de recombinaisons
Te déterminent ainsi, à l'instant et demain
En apparence Même et pourtant déjà Autre.
Leur multitude mime au détour du conscient
L'aléa du hasard ou la nécessité
La prédestination de tant de religions
Ou l'illusion féconde de la liberté
Humble humain re-naissant de l'enfant re-créé
Il n'est pas d'autre choix que ce chemin suivi
Dans un passé fini qui t'échappe à jamais.
Le comprendre en effet peut éclairer la route
L'assumer, un combat redoutable sans doute
Et pourtant prometteur d'un fardeau moins pesant
Pour regarder, sans plus se retourner, devant
Debout digne et serein comme lavé à grands seaux
De tous ces vains chagrins, de ces mauvais procès
Assombrissant ta vie et taclant ta santé
Et ce qui te relie aux autres en nourrissant
Ton nectar, ton suc, ta substance de vie.
Vas, vis, respire, aime et enfin partage
La liberté fondamentale de l'évidence,
Dans cette immensité de l'espace et du temps
Ta plus proche compagne, ton ami exigeant
L'alliée infaillible de ton humanité
Qui loin de t'isoler te relie aux vivants :
Essentielle et féconde, infinie Solitude.
 ©Jeanne Fadosi, version du 23 février 2007
* En 2024, la population mondiale est de 8,1 milliards 

Poème écrit pour la naissance d'un enfant, et cela aussi c'est une histoire merveilleuse toujours au commencement
Dédicace écrite également à l'époque
Je dédie ce poème à tous ceux que j'aime, à tous ceux qui s'aiment, à tous ceux qui attendent une parcelle de gentillesse, aux enfants de Don Quichotte, à l'inconnu qui a souri, au malade qui s'oublie, à celui qui a faim, à celui qui a mal, à celui qui rayonne et qui par son action, fait reculer l'injustice et la cruauté, bataille toujours recommencée.
Je pourrais aussi, si j'osais, le dédier à Aimé Césaire, qui a quitté cette vie le 17 avril 2008 à l'âge vénérable de 94 ans et qu'un adulte lucide et généreux m'a fait découvrir dans la foulée de ma lecture de « La case de l'oncle Tom » (ne riez pas, j'avais 9 ans) et à qui je dois avec d'autres auteurs, d'avoir pressenti, dans l'humain, l'universel, à travers son essentielle singularité et ses racines locales, sans peur et sans rejet de l'autre, sans haine, mais pas sans colère ou révolte.

Je pourrais aussi le dédier en toute humilité maintenant à Joséphine Baker, dont le Panthéon a accueilli son cénotaphe en 2021.

*********
J'aurais pu choisir Fadosi continue: Fenêtres sur la vie, de Jeanne Fadosice poème achevé le dimanche de Pâques 12 avril 2009 et que j'avais mis en ligne le 15 avril pour le jeu d'écriture Les parchemins de Bigornette. 
Le thème avait conduit mon esprit vers l'un de mes tous premiers billets, alors que je faisais mes premiers pas de blogueuse débutante : Naître au monde - Fa Do Si (over-blog.com), un billet sans prétention dont la fréquentation m'avait étonnée avant que je ne comprenne qu'il coïncidait avec la mobilisation exemplaire du personnel de la maternité de Carhaix en 2008, qui avait abouti à la survie de l'établissement et a donné lieu à un film sorti en 2012 Bowling, le film sur la lutte des Carhaisiens pour leur maternité sort aujourd'hui (francetvinfo.fr)  Carhaix, il est vrai est une ville de Bretagne bien connue pour son Festival des Vieilles Charrues.
Ce n'était pas la première maternité menacée de fermeture, en 1972, il y en avait  un peu moins de 1800, soit une vingtaine par département en moyenne. Pendant les vingt premières années du XXIe siècle encore un tiers (33%) ont été fermées et en 2021 il en restait 456, soit moins de 5 par département et beaucoup moins en réalité si l'on ne tient pas compte des départements (urbains et densément peuplés) les mieux dotés du territoire. 
Depuis 2022, ce mouvement s'intensifie à nouveau et quelle n'est pas m'a surprise de trouver ces articles alors que je cherchais des infos sur 2008 ? :


D'autres liens vers mes anciens écrits de blog dans un autre billet en marge de celui-ci. Je n'ai déjà que trop abusé de votre temps.

4 commentaires:

  1. Superbe réédition Jeanne, bravo.
    Bises et bon mercredi - Zaza

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  2. Ah une naissance, Jeanne, enfant et même du monde animal, ça doit rester sacré, amitiés, JB

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  3. Merci Jeanne pour ce partage à la fois poétique et disons sociétal où tu nous fais passer de la naissance et du devenir d'un enfant, à la fois si semblable à des milliards d'autres et si unique , à ces lieux où il est censé naître en toute sécurité et dont beaucoup trop ferment ou sont menacés de fermeture .
    Bises amicales

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  4. Excellente réédition qui relève merveilleusement le défi, Jeanne ! Bises

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