aparté, petit rappel, je suis dans l'impossibilité à cause d'un bug de déposer des commentaires sur les blogs de Blogger. Vous m'en voyez désolée.
Prochain thème à publier le vendredi 17 mai 2024 sur votre blog :
Regardez, écrivez...
(collage réalisé par une participante du Nid des Mots de Panissières
Il est indispensable de cliquer sur la photo pour voir tous les détails)
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Les pneus bien gonflés pour supporter le surpoids des bagages bien arrimés sur la galerie de toit, la quatre chevaux vert mousse pleine comme un œuf sur le chemin des vacances, devant le père au volant, la mère préposée aux cartes routières et au repérage des indications de direction. Derrière, deux ados et au milieu la môme crevette. Ils sont partis avant l'aube et il a fallu faire plusieurs arrêts, pause pipi pour lui, pause pipi pour les filles, plus compliquée quand il faut trouver un endroit où se protéger des regards. A l'époque il y a au total moins de 100 à 150 kilomètres d'autoroutes aux sorties de Paris qui ne les concernent pas et aucune aire de repos. (150 en 1960). On se débrouille dans la nature. Il faut aussi compter avec les arrêts pour faire le plein d'essence. Les réservoirs permettent une autonomie moins confortable qu'actuellement. Une pause nausée aussi, la gamine est rapidement barbouillée et là, c'est souvent un arrêt en catastrophe, en prenant garde aux autres véhicules. Pas de warnings, pas de rétro à droite non plus en ce temps-là.Ils ont quand même fait une pause dans un café pour prendre un petit déjeuner avec des croissants. Un luxe patiemment économisé tout au long de l'année.Papa va éviter Saumur et les imposantes Américaines des GIs de la base. Si jamais ..., comment fera-t-il pour reculer. Car évidemment ce sera à notre petite auto de céder le passage. Papa n'aime pas beaucoup ce qu'il prend pour de l'arrogance de ces militaires à qui la France devrait tout. En cette décennie 1950, il semble qu'on ait tout oublié dans les journaux du rôle de radio Londres et de l'armée, des armées des ombres, sans lesquels rien n'aurait été possible. Et les invisibles de la première heure. Maman lui fait gentiment remarquer que manœuvrer une grosse américaine dans les petites rues, ils ne le peuvent pas tout simplement.Heureusement il connait bien la région et s'il faut faire un détour de quelques kilomètres, le pont suspendu sur la Loire mérite même un arrêt, leur admiration, et même quelques explications techniques pour les grands. La petite, mine de rien, n'en perd pas une miette.L'arrêt chez Tante P est bien trop court. C'est toujours une aventure et un bonheur de parcourir l'allée fleurie et embaumant de son jardin luxuriant vers le cabinet. C'est toujours frustrant de ne pas avoir le temps de regarder les dessins des journaux qui servent de papier toilette. Bon d'accord, c'est rêche sur la peau. Mais on a l'habitude.Dans sa cuisine, ça sent bon le pain grillé qu'elle a préparé dès notre arrivée. Un verre de lait grenadine bien frais ... Hmmm. Papa va encore râler quand on va avoir besoin d'un autre arrêt pipi.Tout le répertoire de chansons est mis à contribution pour faire passer le temps. On joue aussi aux plaques d'immatriculation : idéal pour apprendre les nombres et les départements. Quand l'ennui s'installe, elle se risque une ou deux fois à un "quand est-ce qu'on arrive ?".La route est longue vers l'océan. Ils feront bientôt un pique-nique. Tout le monde sur une grande couverture, une toile cirée en guise de table, et un panier renfermant des trésors savoureux qui changent des sandwichs jambon beurre. Tante P nous a même donné une galette cuite exprès et prédécoupée en 10 pour plus de commodité.On est pas très loin de Cholet, une occasion d'entendre la fabrication des mouchoirs, comme ceux de leurs poches.Enfin des oiseaux marins annoncent l'approche de la mer. Ils n'ont pas encore pris l'habitude d'aller se nourrir des restes alimentaires des grandes villes. Par la glace ouverte l'odeur iodée et salée des embruns. Ils longent une corniche rocheuse puis une baie bordée de dunes et de pins. Point d'immeubles encore en front de mer. Ils ignorent que c'est un sursis avant la grande colonisation du béton pour accueillir toujours plus de vacanciers.Pour l'heure, il leur suffit de guetter le phare et le clocher. Leur location doit être tout près.L'enthousiasme gomme la fatigue et tout le monde (enfin sauf la plus petite qui aimerait bien aider elle aussi) participe à l'installation. Maman et J préparent un dîner frugal mais suffisant pendant que Papa et G vérifient les épuisettes et les cannes à pêche.Après le repas du soir, ils iront tous ensemble à pied jusqu'à la petite plage du port. Avec un chandail car les soirées de septembre se font fraiches.La grande plage de sable fin sera pour plus tard.
©Jeanne Fadosi, samedi 11 mai 2024
pour le nid des mots de abécé de mai 2024
pour Le nid des mots de abécé |
Pour rappel :
L'aventure des vacances sur les routes de France, ouf quand on y est à la location.... merci Jeanne, bises jill
RépondreSupprimerUne très belle page de vie ! 5 dans la quatre chevaux, même avec une crevette, il ne reste pas beaucoup de place pour les bagages, heureusement qu'il y a la galerie... J'adore les détails, pipi, arrêt mal au cœur, chez la tante, ...., tes souvenirs ouvrent la porte aux miens, super merci !
RépondreSupprimerUn très beau et bon texte, Jeanne !!! Texte du souvenir du temps. L'on voyageait serré, dans ces années là, en effet ! Il y avait de la place pour tous et pour tout, en effet !!! Bonne soirée de ce vendredi. Bises
RépondreSupprimerBonsoir Jeanne,
RépondreSupprimerTrès beau texte pour ce défi ABC, la description du passage chez Tante P me fait penser à mes vacances chez mon arrière grand-mère, c'est tellement ressemblant ! Ca me touche ...
Bravo, très beau moment de lecture, belle soirée, amitiés, Laureen
Je me régale de ton texte qui me rappelle les années 60, quand je partais avec mes 3 soeurs et mon frère, ma mère, mon père conduisait, du Nord à la Bretagne, durant l'été, pour un mois de vacances. Merci pour ce beau récit ! bises, bonne soirée.
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