petit rappel, je suis dans l'impossibilité à cause d'un bug de déposer des commentaires sur les blogs de Blogger. Vous m'en voyez désolée.
Je m'en excuse auprès de tous les blogueurs que je ne peux joindre dont Josette, An'Maï, Marie-Sylvie, Miss-Yves, sur Blogspot et sur certains blogs wordpress (dont celui de Colette et Lilou)... et j'en oublie ...
Dômi à la barre des CROQUEURS DE MOTS pour le défi 315 nous propose de nous partager un souvenir personnel ou public qui a marqué votre vie ! Tout est permis : humour, joie, tristesse, colère, dérision .... laissez parler vos émotions
Au lendemain du 11 novembre où l'on commémore l'armistice de fin de la première guerre mondiale, j'ai l'ardent désir de recycler ce souvenir déjà partagé :
J'avais eu le projet de vous relater une rencontre singulière de lointaines vacances. (1)
L'été 1970 avait commencé avec son lot de péripéties plus ou moins éreintantes. Le mot stress ne faisait pas encore partie du vocabulaire ambiant, mais si je l'avais connu, je l'aurais bien volontiers emprunté pour qualifier ce que nous venions de vivre. Ma sœur Lil plus que moi encore (non pas Jacotte, une autre de mes sœurs) était bien cabossée et je lui avais proposé de partir se mettre au vert dans ma 4L blanche à nouveau fringante.
Se promener au bord des torrents, se baigner dans l'eau du lac d'un bleu changeant, comme pour satisfaire toute la palette d'un peintre qui aurait posé là son chevalet. ... Le soir habillait les montagnes de rose et de violet. Ce n'était pas le hasard qui avait nommé le sommet du lieu le Mont Rose. Et même la nuit, qui tombait plus tôt en août, faisait de son écrin indigo ruisseler le jaune pâle des étoiles filantes.
Fenêtres et balcons s'égayaient sous le géraniums du même rouge et blanc que ceux du drapeau suisse, ce drapeau qui, dans ce que j'en avais appris en Histoire, symbolisait une neutralité qui avait traversé les conflits du vingtième siècle la tête haute.
Une telle rencontre ne pouvait avoir lieu qu'ici. Dans cette pension de famille accueillante où l'hôtesse organisait l'espace de la salle à manger en réunissant les pensionnaires par tables de quatre ou six. C'est ainsi que nous avions fait connaissance d'un vieux couple d'Allemands venus par le train. Madame B avait un accent campagnard très prononcé que je ne comprenais absolument pas mais Monsieur Erich B parlait distinctement et assez lentement pour que nous puissions, repas après repas, dialoguer davantage. Ils avaient même accepté avec grand plaisir notre proposition de les emmener faire quelques excursions, puisqu'ils n'étaient pas motorisés sur place.
C'est ainsi que la veille de leur départ, tandis que le soir éclairait la nappe blanche de sa lumière orange, le vieux monsieur, les yeux embués de larmes, choisit méticuleusement ses mots pour nous dire sa honte d'avoir été allemand et adulte pendant toutes ces horreurs, me dire que le passé ne pouvait pas s'effacer, et nous demander, en leur nom et au nom de beaucoup d'allemands du moins le pensait-il,
pardon
Sa femme est décédée quelques années après, mais j'ai pu correspondre avec ce monsieur environ deux à trois fois par an jusqu'à son extrême vieillesse pendant plus de vingt ans encore.
©Jeanne Fadosi, 12 juillet 2010
pour le défi 33 des CROQUEURS DE MOTS
Avec le recul et cinquante cinq années de vécu et d'expériences, je ne sais plus si je serais aussi enthousiaste et candide mais ce mot prononcé en français a longtemps illuminé mon chemin de vie.
Je comprends pour ce mot, pardon, pas facile d'être allemand avec un tel lourd passé.... Ca vous reste sur le coeur ! Merci Jeanne, bises jill
RépondreSupprimerCoucou Jeanne
RépondreSupprimerUn souvenir magnifique de rencontre avec ce viel homme , au lendemain du 11 novembre .
Mais ce pardon prononcé était-t-il nécessaire du fait de na nationalité ???
Beaucoup de jeunes allemands n'ont pas eu le choix de combattre dans l'armée nazie. C'était ça ou 12 balles comme fin de non recevoir.
J'ai relu avec plaisir ce défi de juillet 2010, déjà publié chez les croqueurs de mots.
Bises et bon début de semaine. Zaza.
Une belle et émouvante rencontre, Un mot prononcé qu'on ne peut oublier. Belle journée.
RépondreSupprimerBonsoir Jeanne, très touchant est ce mot « Pardon » tenant compte de sa nationalité ... il n'avait pas tellement le choix dans le temps ; le pauvre monsieur hein, Jeanne !!! Bonne soirée. Bises
RépondreSupprimerUne belle rencontre
RépondreSupprimerMerci pour ce partage
Rose 🌹
Un souvenir tres émouvant Jeanne, merci d'avoir rééditer ce défi . Un pardon touchant de la part de ce monsieur .
RépondreSupprimerBonne soirée
Bises
Jazzy57
c'est toujours avec émotion que l'on reçoit ce mot Jeanne surtout dans de telle circonstances
RépondreSupprimermerci pour ce partage de souvenirs
un très beau souvenir ; la beauté du paysage et l'extrême bonté de cet homme reconnaissant ce mal institué par Hitler. Bises. Andrée
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