Chaque jour je n'oublie pas Anne-Sophie et ses compagnes d'infortune

145 en 2010 ; 122 en 2011 ; 148 en 2012 ; 121 en 2013 ; 118 en 2014 ; 122 en 2015, 123 en 2016, encore 123 en 2017, 121 en 2018 ? 101 femmes depuis le 1e janvier 2019 en France (2 septembre 2019) , soit une femme tous les deux jours ! accélération ou meilleure visibilité ?

(clic sur le lien pour comprendre ... un peu)

samedi 17 juin 2017

Temps subi, temps agi

"Nous devons nous-mêmes - en retrait du règne et de la gloire, dans
la brèche ouverte entre le passé et le futur - devenir des lucioles et
reformer par là une communauté du désir, une communauté de lueurs
émises, de danses malgré tout, de pensées à transmettre."
Georges Didi-Huberman, 
mis en exergue par Patrick Chamoiseau,
Frères migrants, Seuil, mai 2017
Contre la barbarie



Comment ma requête "temps" sur mon blog m'a-t-elle amené à cet article ? Un de ces rares articles où je laisse ma plume au gré d'instants offerts ou subis traduire mes sensations ou une pensée plus fouillée ...
La réécoute de la chronique arrive à point nommé dans ce paysage temporel navrant et m'a décidé à en reprendre des extraits pour ce rendez-vous du nid des mots du mois de juin 2017 sur le temps qui passe.

Vie et sagesse ...
Voilà plusieurs jours que me trottait dans la tête l'envie d'écrire un petit article sur ce sujet qui courait sur les ondes comme en défi aux grondements du Monde
L'idée en est même relativement bien aphorisée dans un titre de Philosophie Magazine :
Comment ne pas passer à côté de sa vie ?
ou dans ce conseil frappé au coin du bon sens de Steve Jobs

"Votre temps est limité, ne le gâchez pas en menant une existence qui n’est pas la vôtre. Ne soyez pas prisonnier des dogmes qui obligent à vivre en obéissant à la pensée d’autrui. Ne laissez pas le brouhaha extérieur étouffer votre voix intérieure. Ayez le courage de suivre votre cœur et votre intuition. L’un et l’autre savent ce que vous voulez réellement devenir. Le reste est secondaire."
Steve Jobs, Stanford University - 2005 

Lorsque je lâche la bride à mes pensées vagabondes ou que j'écoute les autres, j'ai bien du mal à trouver une parole à la fois libre et nourrie et nourrissante ...
tant il me semble que la vie de chacun de nous est intimement intriquée, solidaire avec ou sans adhésion, de celle des autres, de leurs actions, de leurs avis ...

Et puis ce vendredi matin-là, dans le demi-sommeil avant le lever, j'ai entendu Noëlle Bréham sur France Inter évoquer l'un des quatre accords toltèques de Miguel Ruiz, best seller new age de 1997
"Quoi qu'il arrive : n'en faites jamais une affaire personnelle !"
Billet d'humeur de Noëlle Bréham du vendredi 10 juillet 2015 : Laissez dire !

Une chronique qui m'a donné du baume au cœur de bon matin, pas fâchée bien au contraire d'avoir allumé si tôt le radio réveil.

Et puis la vie de la journée m'a repris, ... avec ses agréments comme ses absurdités habituelles ou plus insolites :
Le gentil bavardage avec la factrice, m'accusant affectueusement de faire partie des mauvais clients de la poste qui n'écrivent plus de vraies lettres ;
un camion égaré qui a frotté le haut de sa remorque et le plafond du tunnel pourtant annoncé à je ne sais plus quelle hauteur limitée ;
une conductrice qui a rageusement klaxonné parce que j'ai franchi le stop (après l'avoir marqué correctement) en même temps que sa voiture apparaissait dans mon champs de vision à 80 mètres au moins ... d'ailleurs, on s'est croisé assez loin du carrefour ;
un vendeur préoccupé par un montage qui lui résistait et qui ne m'écoutait qu'à moitié. Levée du mauvais pied, je n'aurais peut-être pas apprécié son manque de disponibilité. Je ne sais par quelle grâce pourtant nous en avons fait l'un et l'autre une source de bavardage souriant.

Du temps a passé. J'ai réécouté la chronique de Noëlle Bréham avec le même sentiment, avec la même impression d'en être revigorée pour la journée. Avec la même pertinence d'immédiate actualité.

Le temps passe. Apporte-t-il la sagesse à l'air du temps ?
Le temps passe et les médias nous emmènent trente deux ans en arrière. Avec la même démesure, les mêmes risques d'empêcher l'émergence de la vérité.
Occupant l'espace, occultant le temps présent.
Aylan, tel Grégory, sera-t-il dans les mémoires dans trente-deux ans ?
Qu'en sera-t-il de ceux qui en sont la cause et de tant d'autres encore?
En ce temps barbare qui est le nôtre  ...

©Jeanne Fadosi, vendredi 16 juin 2017


Sur le même thème j'avais écrit pour miletune Au sablier du temps

8 commentaires:

  1. Temps qui passe, mais aussi temps barbare... Tu l'as très bien exprimé Jeanne. Bravo.
    Bises et bon samedi

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  2. Bonjour Jeanne... Le temps qui passe apporte t'il la sagesse aux hommes, on se le demande tiens, tant ses erreurs du passé reviennent... Ce monde n'est pas un paradis doré, plus une jungle... chacun se débrouille dedans, chaque génération avec ce que lui laisse la précédente... merci, bises

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  3. J'ai aimé ta réflexion pontuée de citations et d'anecdotes.

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  4. Un vrai texte philosophique qui mérite d'être médité. Merci pour cette longue réflexion.

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  5. Florence - Testé pour vous
    Bonjour...pourquoi s'agacer, s'exciter alors qu'il est tellement plus simple de le vivre au mieux ? C'est vrai que certaines situations n'apportent que comme seule solution la rage, l'envie d'hurler, d'exploser...mais sinon, c'est tellement plus simple de le vivre au mieux, avec une certaine philosophie...parfois même d'en rire pour ne pas pleurer ;-)
    Pas toujours facile à mettre en oeuvre mais lorsque l'on y parvient, on sourit...du moins, c'est la réaction que j'ai ;-)
    Je te souhaite une belle journée, pleine de bonnes surprises, évènements...que du sourire à bloc pour aujourd'hui ;-)

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  6. Je ne sais pas... je crois qu'il est difficile de se libérer des contraintes, mais qu'il faut aussi savoir le faire, même un seul instant, humer l'air, écouter les oiseaux, regarder le nuage qui passe et qui déjà ne se ressemble plus.
    C'est à ce moment-là que vivre prend le plus d'importance.
    Même si je ne sais pas l'exprimer correctement. :)

    Merci pour cette page et tes réflexions, Jeanne.
    Passe une douce journée.

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  7. J'ai bien fait de venir aujourd'hui sur ton blog , je me suis régalée à lire cette réflexion sur le temps qui passe . Comme dit ABC un vrai texte philosophique , j'aime beaucoup je vais aller écouter l'émission de Noëlle Bréham .
    Pour répondre à ta question sur les croqueurs de mots je ne sais pas qui reprend la barre .
    Bon week - end
    Bises

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  8. Superbe participation, Jeanne !!! Oh ! J'apprécie ce Laissez dire de Noëlle Bréham !!!
    ps ... à ta question posée en commentaire sous l'un de mes billets, je ne le sais pas non plus ... Bonne soirée ! Bises♥

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