Chaque jour je n'oublie pas Anne-Sophie et ses compagnes d'infortune de 145 en 2010 à 94 ou 103 ou 134 selon les sources en 2023

(clic sur le lien pour comprendre ... un peu)

jeudi 13 avril 2017

Au début, deux fantaisies de Jeanne Fadosi

C'est depuis Le quai des rimes que le défi n°184 des CROQUEURS DE MOTS a été lancé lundi 10 avril à la poursuite de début(s) et de fin(s). En poésie bien ordonnée, on commence par le début (de tout ou de quelque chose).

Filémon, en tout bien tout honneur ...
Ecoutez par vaux et par monts
La flût' du berger Filémon
Dont les notes vibrent dans l'air.
Il n'a d'yeux que pour sa bergère,
La grâcieuse Philomène
Qui tout le jour file la laine
Tout en veillant sur leurs moutons
De la quenouille et du bâton.
Si ce soir il s'est mis sous l'aile
De la messagère Angèle,
C'est qu'ils aimeraient bien aussi
Voir dans leur nid un tout petit.
Attendrie, la fin' ballerine
Prend sa mine la plus mutine
Pour lui murmurer à l'oreille
que pour attendre cette merveille,
Il lui fallait connaîtr' sa mie
et pas compter sur l'Saint-Esprit.
Jeanne Fadosi, pour le prénom du mercredi 4 janvier 2012


Théodora si c'est une fille.
Filémon, souviens-t-en naguère,
Devant un certain nouveau-né,
A murmuré à sa bergère
- Je veux  avec toi pouponner.
Elle a pris son plus beau sourire
Pour éclairer son doux visage
Et lui dit - c'est avec plaisir
Qu'une naissance j'envisage.
D'ici quelques brèves semaines,
Tu verras bien dessous mon sein
S'arrondir enfin ma bedaine ;
C'est maintenant plus qu'un dessein.
Inutile de les espérer
Ni dans les choux ni dans les roses :
Dans mon giron elle est nichée,
D'ici neuf mois sera éclose.
- Elle ? le brave berger murmura !
- Certes, je n'en sais rien encore ...
Bénie des dieux, Théodora,
Sinon Il sera Théodore.
Jeanne Fadosi, mardi 24 janvier 2012

pour accompagner ces fantaisies :
Quand le berger vit la bergère de Guillaume Costeley, ~1530 - 1606


Quand le berger vit la bergère

Quand le berger, 
quand le berger vit la bergère
Dessus, dessus, dessus, dessus
 la verdure à loysir
Il vint d’une course légère,
Il vint d’une course légère
Et droit, et droit au col la va saisir,
Ô quel désir ! Ô quel plaisir !
Il avait d’embrasser sa dame !
Ha je le vys, je le vys
Ha je le vys si fort ravy, 
si fort ravy,
Que je pensoys qu’il rendit l’âme, 
qu’il rendit l’âme, qu’il rendit l’âme,
Que je pensoys qu’il rendit l’âme
Ha je le vys, je le vys
Ha je le vys si fort ravy, 
si fort ravy,
Que je pensoys qu’il rendit l’âme, 
qu’il rendit l’âme, qu’il rendit l’âme,
Que je pensoys qu’il rendit l’âme
Guillaume Costeley

Joaquim Sorolla, Mother, 1895

Petite dernière d'une famille nombreuse, pour ce qui est de ma venue annoncée, même si mes parents ne m'attendaient plus, j'ai été la bienvenue. Le plus jeune de mes frères avait sept ans déjà.

Une naissance annoncée, en ces temps-là comme maintenant, ce n'était pas (ce n'est pas) toujours, loin de là, une bonne nouvelle.

Saluons le cinquantième anniversaire de la loi Neuwirth, adoptée et promulguée en décembre 1967 qui autorise l'usage des contraceptifs (interdits depuis 1920) et notamment la contraception orale qui en est à ses débuts depuis 1960 aux Etats-Unis et dans d'autres pays ... pour les femmes mariées.
La loi française semble être silencieuse sur les moyens de contraception avant la loi nataliste de 1920 qui interdisait toute propagande relative à ces moyens. C'est par une interprétation de la jurisprudence que de l'interdiction d'informer on en est venu à l'interdiction de pratiques pourtant millénaires.
C'est pendant la campagne pour les élections présidentielles de 1965 que l'autorisation de la contraception, notamment orale s'invite au débat avec une évocation par le candidat François Mitterand. C'est le député gaulliste Lucien Neuwirth, conscient des ravages et de la surmortalité provoqués par les avortements clandestins, qui dépose une proposition le jour de son anniversaire (18 mai 1966), pour bien marquer que c'était un projet pour la vie mais la vie choisie.
Si la gestation d'un petit humain est de neuf mois, il faudra bien plus longtemps  pour que la loi soit promulguée ... puis lentement mise en application.

6 commentaires:

  1. Eh oui Jeanne, pas tjs désirée une grossesse, encore maintenant, ma grand-mère maternelle eut ma mère à 40 ans, après un fils et une fille, déception et puis on fait avec... merci, bises de jill

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  2. Une belle et fertile imagination !
    LOIC

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  3. Merci pour tes "fantaisies", pour le tableau que j'aime beaucoup, et aussi pour les informations que tu rappelles sur la contraception.
    Nos enfants ont plus de chance que nos parents. Ils peuvent encore choisir.
    Je crois que c'est important, même si ces lois ont peut-être modifié le statut des enfants. Ils sont devenus "désirés" avec tout ce que cela comporte de privilèges pour eux.
    Il faudrait sans doute que j'explique, mais ce n'est pas le lieu.
    Bisous et douce journée Jeanne.

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  4. Pas facile d'accepter pour les pères qui espéraient un garçon quant c'est une fille qui vient au monde. Je l'ai vécu pour mes deux aînées de mon 1er mariage, née filles alors que j'ai perdu un garçon entre les deux. L'ex n'a pas du tout accepté !
    Bises et bonne soirée




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  5. Superbes fantaisies qui nous replongent dans ces débuts de vie .
    Quant à la loi oui il a fallu attendre un certain temps avant qu'elle soit appliquée , le choix nos parents ne l'avaient pas .
    Bon week - end de Pâques
    Bises

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  6. De bien magnifiques rééditons pour répondre à ce défi, Jeanne ! Un billet des plus complets avec toutes ces informations ! Bonne semaine ! Bises♥

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